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L’Algérie demeure dépendante du pétrole et du gaz
lundi 29 mars 2010, par
L’Algérie n’a pas encore diversifié son économie et ses revenus en devises étrangères demeurent très dépendants des exportations de pétrole et de gaz.
La diversification de l’économie de l’Algérie constitue le plus grand défi à relever pour une croissance économique durable et des équilibres interne et externe, à l’abri des fluctuations du marché pétrolier, dont la prévisibilité n’est pas aisée, du fait que le comportement de ce marché n’obéit pas, seulement, à des considérations économiques. Un regard rétrospectif sur l’économie nationale montre que l’Algérie est passée de 1986 à aujourd’hui, pratiquement, par trois grandes périodes qui sont : une période s’étalant de 1986 à 1993, caractérisée par l’entrée de l’économie algérienne dans une phase de turbulence des équilibres interne et externe, provoquée par le choc pétrolier de 1986. Une seconde période s’étalant de 1994 à 1999, consacrée au rétablissement progressif des équilibres macroéconomiques et financiers. Une troisième période, s’étalant de 2000 à aujourd’hui, consacrée au confortement des équilibres macroéconomiques et à l’engagement de politiques économiques pour l’amélioration de l’environnement de l’entreprise et du cadre de vie de la population. La tendance à la dégradation des équilibres macroéconomiques de l’Algérie est apparue en 1986 pour s’approfondir continuellement et atteindre en 1993 le point de rupture de ces équilibres. La dégradation des principaux indicateurs de l’économie était lisible à travers, notamment : une croissance économique passant de 5%, en moyenne sur la période 1981-1985, à 0,4% en 1986. Un prix du baril de pétrole brut passant de 33dollars, en moyenne sur la période 1980-1985, à moins de 15 dollars en 1986, des recettes d’exportations d’hydrocarbures, passant de 13 milliards de dollars, en moyenne sur la période 1980/1985, à 8 milliards de dollars en 1986.
Compte-tenu de la faiblesse de la contribution du secteur privé dans la formation des valeurs ajoutées en Algérie, l’Etat est intervenu, à travers la dépense publique, pour accélérer le rythme de la croissance. Pour mettre en œuvre cette politique, il fallait réunir deux conditions fondamentales qui sont : sécuriser la dépense publique sur le moyen terme, ou en d’autres termes, disposer d’une épargne publique dont la consistance devait répondre au financement de la dépense publique, sans compromettre la « soutenabilité » des équilibres budgétaires sur le moyen terme. Et reconstituer les réserves officielles de change et disposer de capacités d’importation de biens et de services suffisantes pour assurer l’approvisionnement en biens et services importés, d’autant plus que les programmes d’investissements publics sont à fort contenus d’importation en biens courants et en biens d’équipement. C’est dans cette optique qu’un Fonds de Régulation des Recettes (FRR) a été créé en 2000, à la veille du lancement d’un premier programme de soutien à la relance économique, dont le démarrage a eu lieu en 2001. Il fallait, également, libérer de l’espace budgétaire, en réduisant les charges budgétaires liées au paiement des intérêts de la dette publique extérieure qui absorbaient une ressource équivalente aux budgets de fonctionnement de deux grands secteurs : l’éducation nationale et la santé. C’est la raison pour laquelle, il a été procédé, notamment, en 2006, au paiement par anticipation de la dette extérieure auprès des Clubs de Paris et de Londres. L’encours de la dette extérieure ne représente plus que moins de 500 millions de dollars. Pour autant, l’économie nationale demeure insuffisamment diversifiée- la génération de ressources aussi bien interne qu’externe- est le fait principalement des hydrocarbures. Il faut indiquer que la diversification de l’économie constitue le plus grand défi à relever pour une croissance économique durable et des équilibres interne et externe, à l’abri des fluctuations du marché pétrolier.
Synthèse de Mourad, www.algerie-dz.com
D’après Le Financier