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L’Algérie déplore la position de l’Espagne sur le gaz

samedi 16 juin 2007, par Samir

Les désaccords entre l’Algérie et l’Espagne sur le projet Medgaz et la hausse des prix du gaz livré par Sonatrach à Gas Natural persistent.

L’Algérie exporte du gaz naturel vers l’Espagne

Le gazoduc algéro-espagnol, actuellement en chantier, risque de ne pas traverser la Méditerranée. Le projet du gazoduc qui doit relier l’Algérie et l’Espagne, est, en effet, entré dans une nouvelle phase de turbulences, après le refus de Sonatrach des conditions espagnoles pour l’exercice de ses droits de vote en tant qu’actionnaire majoritaire dans la société Medgaz, chargée de concrétiser le gazoduc. Jeudi, sur les ondes de la chaîne II de la radio nationale, le ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil, a lancé de nouvelles attaques contre les Espagnols sur les deux dossiers qui alimentent les tensions entre les deux pays : le Medgaz et la hausse des prix du gaz livré par Sonatrach à Gas Natural. Sonatrach a introduit un recours, le 8 juin auprès de la Commission nationale de l’Energie espagnole et du gouvernement espagnol pour jouer librement son rôle d’actionnaire majoritaire dans la société Medgaz. Un délai d’un mois est accordé aux Espagnols pour répondre et lever les conditions imposées à Sonatrach en échange de l’augmentation de 20% à 36% de ses parts dans le Medgaz. Des conditions jugées contradictoires et contraignantes par le ministre.

« Les Espagnols autorisent Sonatrach à commercialiser sur leur marché seulement un milliard de m3 de gaz de sa part dans le Medgaz qui est de 3 milliards de m3. Que va-t-elle faire du reste d’autant que Sonatrach est obligée d’acheminer au moins 80% de cette quantité ? On veut bien une réponse à cette question », a dit le ministre. Et si les Espagnols campent sur leurs positions, l’Algérie prévoit d’autres actions pour obtenir gain de cause. Le ministre n’a pas donné de détails, mais il a fait remarquer que Sonatrach a les bonnes cartes pour négocier. D’abord, la compagnie nationale a décidé de limiter sa participation au financement du projet à seulement 26% au lieu de 36%, en attendant l’aboutissement de son recours. « Les contrats de vente de gaz ne sont pas encore finalisés entre Sonatrach et ses partenaires dans le Medgaz. Sans Sonatrach, le Medgaz ne signifie rien », a expliqué le ministre. Autre carte importante, l’application par l’Algérie de la règle de réciprocité. « Les sociétés espagnoles travaillent librement, sans aucune restriction dans notre pays, dans la production et l’exploration du pétrole. Les sociétés espagnoles ont obtenu 30% des contrats de dessalement d’eau de mer », a relevé M. Khelil qui n’a pas fait état de mesures de restrictions contre les entreprises espagnoles. Un éventuel échec du Medgaz aura, sans doute, des conséquences graves sur l’approvisionnement en gaz du marché espagnol et compromettrait les objectifs de l’Algérie de porter ses exportations de gaz à 85 milliards de m3 en 2010.

Synthèse de Samir, www.algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran