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L’Algérie et le pétrole à 120 dollars

jeudi 24 avril 2008, par Souad

La hausse des prix du pétrole est une bonne nouvelle pour l’Algérie dès lors qu’elle investit sa manne pétrolière dans la modernisation du pays et de son économie.

Le pétrole et l’Algérie.

La barre mythique des 100 dollars le baril d’or noir a été franchie il y a des semaines de cela. Présentement, le brut se négocie aux alentours des 120 dollars et plus. Aucun expert ne s’aventure à fixer une limite aux hauteurs que les prix du pétrole pourront atteindre. Pour l’Algérie, c’est là en principe une situation dont elle n’a pas à se plaindre et l’on peut imaginer ses argentiers se frotter les mains de satisfaction à chaque poussée haussière qui propulse le prix du baril vers de nouveaux records. Ce qui n’est pas tout à fait le cas, du moment que le surenchérissement des prix pétroliers s’accompagne d’un recul de la valeur du dollar, dont la cotation baisse progressivement et fortement. Pour notre pays, dont les ventes d’hydrocarbures sont libellées en monnaie américaine, cela n’est pas bon. Les effets de la dégringolade du dollar par rapport aux autres devises, notamment l’euro dont la valeur a atteint 1,60 dollar, se traduisent par le gonflement de sa facture des importations, dont l’essentiel se fait à partir de pays à la monnaie autre que le dollar. Cela d’autant que les matières que nous achetons à ces pays subissent elles aussi une envolée des prix encore plus spectaculaire que celle que connaît le pétrole. Certes, la balance financière du pays est positive, mais pas comme elle aurait dû l’être si l’on était moins dépendant en terme d’approvisionnement des marchés internationaux.

Le fait que l’on dispose d’une couverture financière qui sécurise le pays pour deux ou trois années en matière d’approvisionnement, n’est pas une fin en soi. Il y a que l’Algérie subit une flambée inflationniste qui ruine le pouvoir d’achat de la population et qu’elle n’est pas à l’abri d’un retournement de situation sur les marchés pétroliers. C’est dire que le pactole financier dont elle bénéficie ne garantit en rien son avenir, s’il n’est pas mis au service d’une stratégie de développement dont la philosophie et l’objectif ultime sont son indépendance économique et l’autosatisfaction de ses besoins essentiels. Rien de tangible et réconfortant n’a été entrepris dans cette voie depuis que l’argent du pétrole rentre en masse dans les caisses de l’Etat. De grands chantiers ont certes été lancés, dont l’Algérie a indubitablement besoin. Sauf qu’ils ne seront pas producteurs d’un développement durable, qu’ils n’influent en rien sur la situation de dépendance de l’Algérie concernant ses besoins de consommation. Excellent dans son but, le plan d’aide et d’accompagnement à la croissance économique est en train de passer à côté de l’essentiel, parce que ses concepteurs n’ont pas su l’intégrer dans une stratégie globale de développement alliant la dotation du pays en infrastructures modernes et suffisantes avec une politique de rénovation de son tissu industriel, et de celle du soutien au secteur agricole afin qu’il devienne performant et acteur de la sécurité alimentaire de l’Algérie.

Synthèse de Souad, www.algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran