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L’Algérie résiste aux exigences de l’OMC sur le gaz

dimanche 4 mai 2008, par Kahina

L’Algérie ne se pliera pas aux injonctions de l’OMC et ne doublera pas le prix du gaz vendu sur le marché domestique.

L’Algérie et l’OMC.

Une décision justifiée dans une économie largement ouverte à tous les vents des importations. L’augmentation du prix du gaz en Algérie préconisée par cette institution de la mondialisation capitaliste aurait eu pour conséquences d’alourdir les difficultés de la majorité des citoyens tout en offrant aux produits étrangers à forte composante énergétique l’aubaine de l’élimination d’un des rares avantages comparatifs dont l’Algérie dispose. Au-delà de la pertinence de la position algérienne, quelle serait la rationalité économique qui pousse l’OMC à préconiser une telle mesure ? Une intention est belle et louable de rationaliser le marché mondial de l’énergie et de l’harmoniser afin que nul ne pâtisse de distorsions de prix qui fausseraient la grande merveille de la loi de l’offre et de la demande et de la libre concurrence. L’approche est fort noblement fondée sur le principe de l’égalité des opérateurs et la disparition des avantages indus dont bénéficieraient certains au détriment d’autres. On voit d’ici le joli mouvement de menton qui accompagne cette proclamation de pureté dogmatique... Sauf que l’égalitarisme proclamé et ces principes mis en avant cachent mal des stratégies de contrôle du marché et la défense des intérêts des multinationales.

Le ministre algérien de l’Energie évoque les pressions sur l’OMC des industries de produits fertilisants qui, naturellement, voient d’un mauvais oeil l’émergence d’une production concurrente dans un pays du sud de la planète comme l’Algérie. Sur un plan plus général, cela saute aux yeux, l’argumentaire ressemble beaucoup aux éléments de doctrine économique libérale martelés depuis des décennies par le FMI et la Banque mondiale. Le seul bémol - il est de taille - que l’on se permettrait d’apporter à ces beaux principes est que leur application mécanique n’a produit nulle part de résultats concluants. Les pays du Sud qui ont émergé (et avant eux les pays industrialisés) ont pu le faire grâce à des politiques protectionnistes et à la conduite volontariste de leurs politiques économiques. C’est-à-dire le contraire de ce que conseillent les intégristes du marché et les théoriciens de cette « main invisible » qui régulerait miraculeusement ses errements. Plus gravement encore, des économistes peu suspects d’inclinations marxistes ne doutent pas que la crise alimentaire mondiale actuelle est grandement attribuable aux programmes peu ou prou imposés par ces organisations. Dans cette optique, il serait peut-être plus urgent pour l’OMC d’enjoindre fermement aux gouvernements occidentaux de supprimer les subventions directes et indirectes massivement allouées à leurs trusts de l’agrobusiness. Ces subventions sont en effet directement responsables de la destruction des secteurs agricoles de nombre de pays en développement.

Synthèse de Kahina, www.algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran