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L’accession de l’Algérie à l’OMC tarde à se concrétiser

lundi 21 avril 2008, par Rédaction

Le processus d’adhésion de l’Algérie reste ouvert et aucune date n’est encore définie pour l’accession du pays à l’Organisation mondiale du commerce.

L’Algérie et l’OMC.

Peut-on mener un débat politique sur l’accession de l’Algérie à l’Organisation mondiale du commerce ? La prééminence totale des choix du gouvernement et l’asthénie de la scène politique institutionnelle ont constamment évacué le débat. On ne discute pas du « choix » d’adhérer à l’OMC, mais uniquement des bienfaits escomptés et de son caractère inéluctable. On supporte assez les critiques de ceux qui considèrent que l’Algérie ne va pas assez vite à leur goût en direction de l’OMC. Par contre, ceux qui transgressent le consensus de l’adhésion à tout prix sont dans la marge ; et s’il leur arrive de s’exprimer dans les journaux, ils n’ont pas de place dans les canaux officiels. La tenue, hier, d’un séminaire sur le sujet au Conseil de la Nation était donc une première. Les organisateurs, qui ont invité des experts algériens et étrangers ainsi que ceux de la Cnuced, partaient apparemment eux aussi du postulat que la question de l’adhésion n’était pas en débat. Et pourtant elle l’est. La rencontre a été en quelque sorte « infiltrée » par le débat interdit et le Conseil de la Nation a reçu les échos de ceux qui, comme l’industrie pharmaceutique par exemple, ne cessent de dénoncer le fait qu’ils sont enterrés sous l’autel d’une adhésion encore problématique. L’Algérie fait des concessions sans contrepartie.

Ce thème a donc été mis en avant par certains participants qui estiment que l’Algérie n’étant pas prête, il ne faut pas s’empresser d’appliquer les concessions. C’est ce que disent les producteurs de médicaments qui ne comprennent pas pourquoi on ouvre totalement le marché avant l’adhésion effective de l’Algérie. D’autres ont critiqué la manière dont se déroule la négociation, loin des regards de la société et de la consultation des opérateurs économiques. Ce n’était à l’évidence pas le but des organisateurs du séminaire. D’où, selon les échos, l’entreprise de cadrage qui consiste à demander aux intervenants de poser des questions au lieu de faire des interventions. Une manière de contenir les « débordements » hors des questions à poser aux experts et aux négociateurs qui préparent le 11ème round et qui indiquent que le pays devra encore faire des concessions en matière de tarifs douaniers et de services. Logiquement, même si l’on veut éviter le débat, jugé dépassé, de l’adhésion ou non, il y a matière à discuter pour savoir s’il faut faire des concessions avant l’adhésion ou au moment de l’adhésion. Pour le moment, l’Algérie en fait avant et certains considèrent que c’est un gage gratuit et sans lendemain. Leur argument est plus la négociation s’étire et plus de nouvelles conditions apparaissent. L’Algérie entend évacuer la question de l’ouverture de l’audiovisuel, or rien n’interdira à un ou à plusieurs membres de l’OMC de l’invoquer pour maintenir la pression.

Synthèse de Mourad, www.algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran