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L’ambitieux PNDA réussit son pari

lundi 7 février 2005, par Hassiba

En Algérie, pour faire sortir le secteur de l’agriculture de l’état de somnolence dans lequel il s’est retrouvé et afin de lui permettre d’emprunter dorénavant une démarche résolument économique, l’idée de le doter en septembre 2000 d’un Plan national de développement agricole(PNDA) qui s’est élargi en juin 2002 à la dimension rurale, se confirme, au fil de la mise en œuvre du PNDA sur le terrain de l’exécution, comme étant la solution idoine.

Dans son essence même, le PNDA s’est voulu, pour ceux qui l’ont initié, un instrument qui pourrait assurer au pays la sécurité alimentaire, le développement rural et la préservation des ressources naturelles.

En d’autres termes, le Plan s’est fixé comme principaux objectifs de sortir de la vision aléatoire d’« autosuffisance alimentaire » pour s’inscrire dans une logique de « sécurité alimentaire » et d’aller vers un seuil minimal de production pour les produits de base. Adapter les systèmes de production aux conditions des milieux physiques et climatiques des différentes zones de production car, dans la logique du PNDA, la reconversion n’en est pas moins un facteur de meilleure rentabilité des terres arables et de diminution de l’érosion. Augmenter la surface agricole utile (SAU) par l’entremise d’une approche adaptée de mise en valeur des terres.

Non sans citer d’autres objectifs qu’il est bon de rappeler, à savoir l’amélioration des conditions de vie et de revenus des agriculteurs, la promotion des productions à avantages comparatifs avérés pour leur exportation, la promotion et l’encouragement de l’investissement agricole, l’amélioration de la compétitivité de l’agriculture et son intégration dans l’économie mondiale, et également la libération des initiatives privées au niveau des approvisionnements en intrants, de l’écoulement et du conditionnement de la production et de ladissémination du savoir et du savoir-faire.

Pour cela, le ministère de l’Agriculture a lancé à travers le territoire national cinq programmes de développement. Ceux-ci visant une augmentation de la production des produits de large consommation, pour réduire la facture alimentaire, et les produits à avantages comparatifs pour le marché local et les exportations. Sur ce dernier point, les initiateurs du PNDA ont pensé qu’il faudrait au plus vite moderniser les exploitations agricoles et encourager la compétitivité des filières agricoles dans la perspective de l’accord d’association à la zone de libre-échange avec l’Union européenne et de l’adhésion à l’OMC.

Autant de démarches auxquelles se sont attelés les cadres du ministère de l’Agriculture et, selon les orientations du docteur Saïd Barkat, ministre du secteur, à mettre en application effective depuis l’année 2000 via un accompagnement de l’Etat en termes budgétaires et à travers un dispositif de soutien efficient et transparent. Il faut dire aussi qu’au tout début de l’application de l’ambitieux PNDA nombreux sont ceux qui ne donnaient pas long feu à ce plan. Mais à partir du moment où il est clairement dit dans les textes du PNDA que le statut de l’exploitant agricole fait de lui un véritable agent économique professionnel et responsable, l’engouement est devenu plus important chez les gens de la terre à venir s’impliquer en tant qu’acteur et bénéficiaire du plan en question. Et comme l’a souligné le ministre de l’agriculture à maintes occasions lors de ses visites sur le terrain, « l’acte de production agricole, qui devient scientifiquement organisé et techniquement mené, place l’exploitation agricole au cœur de la problématique du développement agricole ».

Après quatre années d’application, le PNDA a réussi à élever la production en quantité et en qualité ainsi qu’à impulser une dynamique de relance dans le secteur, si bien que les derniers sceptiques ne trouveront rien à redire quant à l’impact positif du PNDA dans le monde agricole et rural. Les résultats enregistrés parlent d’eux-mêmes et témoignent que le retour au travail de la terre n’est plus une chimère mais bien une réalité indéniable et ouvre à l’optimisme.

A titre d’exemple, on peut citer que, dans le cadre du PNDA, la superficie plantée en arbres fruitiers et rustiques dépasse largement celle comptabilisée depuis l’indépendance du pays. Egalement et à titre d’illustration, on notera les résultats, enregistrés en 2004, des récoltes en matière de production végétale et animale.

Par Ziad Abdelhadi, La Tribune