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L’emploi précaire en Algérie

mardi 3 février 2009, par Rédaction

La création d’emploi en Algérie reste de type précaire a reconnu le ministre de la Solidarité nationale, Djamel Ould Abbès.

L’emploi précaire demeure élevé en Algérie.

Pas moins de 400 000 emplois ont été créés, en 2008, dans le cadre du dispositif d’aide à l’insertion professionnelle (Diap), ce qui a permis entre autres de ramener le taux de chômage en Algérie à moins de 10% en 2008. Au moment où le gouvernement parle de l’amélioration du pouvoir d’achat du citoyen algérien, près d’un demi million d’employés perçoit un salaire équivalent au SNMG qui est de 12 000 DA ou inférieur pour ne pas dépasser les 8 000 DA. Selon des statistiques de l’Agence du développement social (ADS), 57 000 jeunes ont été placés en milieu professionnel au cours de l’année 2008, dans le cadre du dispositif « contrat d’insertion des diplômés » (CID-ex.CPE). Pour cette catégorie, le salaire est d’environ 11 000 DA (du fait que les cotisations sociales mensuelles sont soustraites des 12 000 DA) et ne bénéficient, pour la plupart des bénéficiaires que d’un petit plus que devra verser l’entreprise, qui a pourtant bénéficier des exonérations fiscales et autres avantages accordés par l’Etat dans ce cadre. Les techniciens supérieurs perçoivent un salaire de 10 000 DA durant la première année, alors que les jeunes sortant de l’enseignement secondaire ou des centres de formation professionnelle n’ont droit qu’à un salaire de 8 000 DA à travers les contrats d’insertion professionnelle (Cip). Pour les jeunes chômeurs sans formation ni qualification qui bénéficient de contrats de formation et d’insertion (CFI), le salaire est de 6 000 DA.

La lutte contre le chômage et l’encouragement de la création d’emplois en Algérie entrepris par le gouvernement restent inscrits dans la case du « social » puisqu’il ne contribue pas à l’amélioration des conditions de vie des jeunes, destinataires du dispositif d’insertion professionnelle. Ces « insertions » qualifiées par le ministre de « précaires » sont pourtant comptabilisées dans les statistiques du chômage. Pour atteindre l’objectif de baisse du chômage, le gouvernement a prévu de créer en moyenne annuelle de 400 000 emplois en Algérie. Pour l’année 2009, quelque 30 000 nouveaux postes d’insertion professionnelle sont prévus dans le cadre du dispositif d’insertion, selon les prévisions de l’ADS. En attendant les résultats de l’étude sur l’impact et l’efficacité du dispositif de la prime d’insertion des diplômés, prévue par l’ADS, beaucoup de jeunes bénéficiaires du dispositif souhaitent intégrer réellement le marché du travail. Certains d’entre eux, qui travaillent au même titre que les employés permanents des entreprises où ils ont été insérés, se demandent « pourquoi ces entreprises ne les a pas recrutés puisqu’ils ont besoin d’employés ». Privilégiant ce genre de recrutement temporaire, les entreprises économiques préfèrent avoir une main-d’œuvre gratuite. Entre chômage et emploi précaire, les jeunes sont obligés d’accepter de vivre sous le seuil de la pauvreté. En plus des dispositifs de l’Etat, l’emploi dans le secteur informel en est un autre problème. Les salaires pour certaines professions, notamment artisanales, n’excédent pas les 10 000 DA.

Synthèse de Rayane, www.algerie-dz.com
D’après Le Jour d’Algérie