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L’immobilier en Algérie et le blanchiment d’argent

mercredi 14 mai 2008, par Kahina

Le secteur de l’immobilier en Algérie souffre de la spéculation créée par les réseaux maffieux qui y blanchissent leur argent.

Logements et immobilier en Algérie.

La cellule de traitement du renseignement financier (CTRF) va, désormais, accorder une attention particulière aux transactions immobilières qui sont devenues, en Algérie, des valeurs refuges pour le blanchiment d’argent. Invité, hier, de la rédaction de la Chaîne III, de la radio nationale, Abdelmadjid Amghar président de la CTRF a affirmé que des enquêtes seront engagées dans le secteur de l’immobilier et que des obligations seront faites aux agences immobilières, dans le sens de la lutte contre le blanchiment d’argent, à travers l’achat de biens immobiliers. Dans cette veine, Abdelmadjid Amghar fera part de l’intention de la cellule qu’il préside de proposer d’intégrer un volet lié au blanchiment d’argent dans le projet de texte de loi relatif à l’habitat et l’urbanisme en Algérie que le ministère chargé de ce secteur est en train d’élaborer. Cette attention particulière qui sera ainsi accordée aux transactions immobilières, trouve ses raisons dans la démesure prise par les prix des terrains à bâtir, villas et appartements dans les grandes villes d’Algérie.

En effet, il est curieux de voir des lots de terrain de 200 ou 300 m² se négocier à 2 et 3 milliards ou encore de villas datant de l’ère coloniale, achetées par des particuliers pour plusieurs milliards, pour être démolies et à la place ériger des bâtisses somptueuses, hors de prix. Et on peut deviner qu’officiellement le prix d’achat, par exemple, d’une villa vouée à la démolition est enregistré à peine à une centaine de millions de centimes. Le président de la Cellule de traitement du renseignement financier parlera, également, du fait que 40% du marché informel en Algérie relèvent du blanchiment d’argent. Il insistera sur l’absence de traçabilités des opérations commerciales en déclarant que les mécanismes mis en place ne fonctionnent pas. Et c’est, en ce sens, qu’il parlera de la mise en place de nouveaux mécanismes en évoquant le décret exécutif qui impose aux opérateurs de passer par les circuits bancaires dans leurs transactions commerciales. Ce décret devrait remplacer celui de 2005, abrogé en 2006, avant son application, qui stipulait que tout paiement excédant la somme de 50.000 DA doit être effectué par chèque, virement, carte de paiement, prélèvement, lettre de change, billet à ordre et tout autre moyen de paiement scriptural. M. Amghar, en évoquant le marché de l’informel trouve inacceptable de juguler le chômage de façon irrégulière autrement dit en tolérant l’informel.

Synthèse de Kahina, www.algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran