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La décision de l’OPEP en Algérie est restée sans effets

mercredi 31 décembre 2008, par Rédaction

La baisse de la production de pétrole de l’OPEP décidée à Oran en Algérie n’a pas permis de pousser les prix du baril de pétrole à la hausse.

L’OPEP s’est réunie à Oran en Algérie.

L’ascension prometteuse des cours du pétrole en 2008 n’a eu d’égale que leur brutale dégringolade. Les prix de l’or noir ont faussé les prévisions de tous les avertis. Ils ont atteint des sommets inattendus en un temps record avant d’entamer une véritable glissade et toucher le fond, en un temps record également. La date du 11 juillet est à marquer d’une pierre blanche dans les anales des marchés pétroliers, le cours du baril ayant atteint le record de plus de 147 dollars, après un semestre d’enchaînement de records. C’est durant la deuxième tranche de l’année que la descente aux enfers a été amorcée. Les cours ont commencé à perdre de leur vigueur jusqu’à atteindre en décembre les valeurs d’il y a quatre ans, celles de décembre 2004, autour de 34 dollars le baril. Mais qu’est-ce qui a bien pu provoquer une telle volatilité ? En fait, autant la crise financière internationale a été la cause des enchaînements des records, depuis juillet 2007 déjà, autant elle a été la cause de la déprime des marchés pétroliers, en grande partie. Nous serions tentés de dire que, finalement, les mêmes causes ne produisent pas toujours les mêmes effets. Face à la récession annoncée dans plusieurs pays consommateurs, la demande de l’or noir a diminué et le marché se trouvait inondé d’un surplus. Il a fallu que l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP, dont l’Algérie est membre) réagisse plus d’une fois, en convoquant même des réunions d’urgence, pour équilibrer entre l’offre et la demande, seul facteur à même de stabiliser les prix dans le contexte actuel. Mais certains de ses membres ont failli à leur engagement de baisser la production à temps et s’y sont pris très en retard.

Fallait-il pour autant prendre exemple sur les « mauvais » au risque de discréditer toute l’Organisation ? Non. Mais l’indiscipline des uns a coûté cher à d’autres qui, eux, ont respecté les quotas qui leur ont été assignés. Ils ont perdu des milliards de dollars en raison de leur discipline, mais aussi de leur conscience quant à l’impératif de retirer l’excédent du marché, car laisser un marché inondé pendant plus de temps impliquerait des pertes bien plus importantes à l’avenir et risquerait de provoquer carrément un choc pétrolier. Voilà pourquoi certains acceptent bien de se sacrifier alors que d’autres, loin d’être inconscients mais obéissant à des calculs rémunérateurs, comptent plutôt sur la conscience des autres. Et puis, il y a aussi l’autre catégorie de producteurs, ceux qui ne font pas partie de l’OPEP et qui, eux, contrôlent près de 60 % du marché. Ceux-ci n’ont pas daigné lever le petit doigt pour mettre un frein à l’instabilité chronique qui a caractérisé les cours. Une seule promesse est venue de ce côté, plus précisément de la Russie qui s’est engagée, le 17 décembre dernier lors de la 151e Conférence extraordinaire de l’OPEP à Oran en Algérie, de baisser sa production si la nécessité se faisait sentir en 2009. Mais là encore, la promesse serait difficilement tenue, sachant que les pétroliers privés russes accepteraient mal d’opérer une coupe de leur production, préférant engranger un maximum de revenus. Un cas de figure s’est déjà présenté dans le passé. A partir de demain 1er janvier, les pays de l’OPEP devraient appliquer les nouveaux quotas décidés le 17 décembre, en retirant 2,2 millions de barils par jour pour équilibrer entre l’offre et la demande et, partant, tenter de revigorer un marché plombé.

Synthèse de Mourad, www.algerie-dz.com
D’après le Jeune Indépendant