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Les bons points du FMI

dimanche 21 novembre 2004, par Hassiba

Le Fonds monétaire international (FMI) recommande des actions décisives pour accroître le rôle des banques privées algériennes et souligne la nécessité d’améliorer sensiblement la supervision des banques.

Aussi, l’engagement du secteur privé dans la croissance économique nécessite-t-il l’accélération des réformes structurelles dont celle du secteur bancaire et la nécessité de renforcer les efforts d’assainissement des relations financières entre les banques et les entreprises publiques, estiment des sources de l’institution de Bretton Woods, citées par l’APS. Le FMI se félicite par ailleurs des progrès réalisés dans les négociations pour l’accession de l’Algérie à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) ainsi que de l’intention du gouvernement algérien de ratifier prochainement l’accord d’association avec l’Union européenne (UE), un accord dont l’entrée en vigueur est attendue pour 2005. Il avance, sur le plan des perspectives économiques et financières de 2005 jusqu’à 2009, une série de chiffres détaillés. Il établit ainsi à 93,5 milliards de dollars le PIB en 2005 pour augmenter à 107,6 milliards de dollars en 2009. La balance commerciale sera, elle, excédentaire à +20,83 milliards de dollars en 2005 puis à +12,36 milliards de dollars en 2009, selon les prévisions du Fonds monétaire.

Et, la dette extérieure ? Elle se situerait à 18,8 milliards de dollars en 2005 (20,1% du PIB) pour diminuer à 9,8 milliards de dollars en 2009 (9,1% du PIB), croit encore savoir le Fond monétaire international qui évalue le prix du pétrole brut algérien (Sahara Blend) à 42,7 dollars le baril en 2005 et à 34 dollars en 2009. Les exportations d’hydrocarbures, projette-t-il, augmenteraient pour passer de 33,5 milliards de dollars en 2004 à 39 milliards de dollars en 2005 et resteraient élevées jusqu’en 2009. La position extérieure de l’Algérie devrait ainsi rester favorable en 2005 et à moyen terme, prédit le FMI. Et, avec l’amélioration du surplus du compte courant extérieur, les réserves de change, affirme-t-il, devraient s’établir à 42 milliards de dollars en fin d’année. Une donnée qui ne s’éloigne pas d’ailleurs du dernier chiffre avancé par le ministre des Finances, Abdelatif Benachenhou. Le Fonds monétaire estime, dans un autre registre, que le remboursement par anticipation d’une partie de la dette extérieure a substantiellement réduit son encours. L’institution de Bretton Woods apprécie aussi la croissance enregistrée ces dernières années. Elle relève qu’elle a entraîné une réduction appréciable du taux de chômage. Pour atteindre une croissance plus élevée, le FMI estime « nécessaire » une « accélération des réformes structurelles » notamment afin d’améliorer le climat des affaires.

Et, le PIB ? Le Fonds monétaire souligne que le PIB réel devrait augmenter à environ 5,5% alors que le taux d’inflation en glissement annuel devra baisser pour passer de 4% en 2003 à 3,5% en 2004. Les bons points livrés par le FMI ne s’arrêtent pas là. Il considère, lorsqu’il aborde le cadre macro-économique allant entre 2005 et 2009, que la stabilité politique accrue et la forte position financière de l’Algérie représentent d’excellentes conditions pour la mise en œuvre du programme de réformes économiques du gouvernement. Il avance que dans le contexte d’une croissance continue et de réduction tarifaire, cette hausse serait accompagnée par une expansion des importations bénéficiant aux producteurs de biens échangeables ainsi qu’aux consommateurs. Il ajoute que le solde des transactions extérieures courantes resterait fortement positif, les réserves brutes extérieures de la Banque d’Algérie se renforceraient davantage et l’encours de la dette externe devrait poursuivre sa baisse et rester soutenable. Pour le FMI, compte tenu de la réorientation propice de la politique budgétaire envisagée et de la politique monétaire prudente, l’inflation devrait rester limitée.

Il souligne également que la loi de finances 2005 marque un tournant dans l’orientation des finances publiques. Grâce à la maîtrise des dépenses publiques visée par cette loi, le déficit hors hydrocarbures serait ramené à un niveau de 29,8% du PIB en 2005, estime l’institution de Bretton Woods. Et d’expliquer : cette consolidation budgétaire est d’autant plus nécessaire que l’Algérie perdrait une part de ses recettes douanières suite à la libéralisation du commerce extérieur déjà entamée et prévue dans le cadre de l’accord d’association avec l’Union européenne et de l’accession à l’Organisation mondiale du commerce. La politique budgétaire à moyen terme du gouvernement permet aussi de ramener progressivement le déficit primaire hors hydrocarbures vers un niveau soutenable à long terme. La poursuite de cette politique, note le FMI, assurera la viabilité de la dette publique à moyen terme même face à des chocs endogènes défavorables, notamment si le prix de baril de pétrole chute à 19 dollars. La politique de change est aussi dans les bonnes grâces du FMI. Celui-ci considère que celle suivie par la Banque d’Algérie « a bien servi l’économie nationale ».

Une étude faite par le FMI, rapporte l’APS, montre que l’évolution du taux de change réel effectif est restée en phase avec son équilibre de long terme. Le FMI évoque d’autres questions comme la réforme du secteur financier, la libéralisation du commerce extérieur et le régime des changes, les réformes structurelles, entre autres. Le Fonds monétaire appuie l’engagement de l’Algérie quant à la mise en œuvre du programme économique quinquennal. Il estime que le maintien de la stabilité macro-économique et les réformes envisagées dans ce programme sont indispensables pour compléter le processus de transition vers une économie de marché et encourager les investissements privés. Des investissements qui permettront, selon l’institution de Bretton Woods, d’aboutir à une croissance durable et d’atteindre une réduction sensible du taux de chômage. Il soutient également les politiques budgétaire et monétaire envisagées par l’Algérie, constant qu’elles confortent la stabilité macro-économique. Le Fonds appuie à cet égard la réorientation de la politique budgétaire proposée dans le projet de loi de finances 2005, qui vise à ramener les dépenses publiques à un niveau soutenable.

Les appréciations de l’institution de Bretton Woods se basent sur les récentes consultations au titre de l’article 4 que le FMI élabore à la fin de chaque année pour les pays membres. A y regarder, elles ne s’éloignent pas de celles qu’il a livrées, l’année dernière. Elles confortent ainsi les indices au vert sur l’évolution de l’économie nationale, fournis et par le ministre des Finances, à l’occasion de la présentation du projet de loi de finances 2005 devant l’APN, et par le gouverneur de la Banque d’Algérie devant le Parlement également. Ce satisfecit ne veut pas dire que l’économie nationale est passée du tout au tout. L’Algérie reste un pays riche qui se prend pour un pays pauvre, selon l’expression de Abdelatif Benachenhou.

Par Youcef Salami, La Tribune