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M. Attar, ancien PDG de SONATRACH, s’explique

mercredi 12 mai 2004, par nassim

L’ancien PDG de SONATRACH (le géant algérien du pétrole), Mr Attar, s’explique sur l’affaire de la SPA EMS El-Fath.

Liberté : Lors de notre enquête sur la SPA EMS El-Fath, votre nom a été cité parmi d’autres PDG qui se sont succédé à la tête de Sonatrach. Le nom de cette entreprise vous dit-il quelque chose ?
M. Attar : Effectivement, c’est une entreprise qui a été créée par le syndicat pour lutter contre les conditions précaires d’emploi dans le Sud, plus précisément dans certaines boîtes d’intérim.

Alors que vous étiez PDG de Sonatrach, une partie du patrimoine de cette dernière a été cédée à l’EMS El-Fath et gracieusement...
L’opération était légale. Il s’agissait d’un essaimage. D’une part, il y avait le syndicat d’entreprise qui était préoccupé par les conditions précaires d’emploi dans le Sud autour des métiers annexes à l’activité d’hydrocarbures et, d’autre part, Sonatrach était en quête d’un redéploiement de ses métiers de base en se délestant de certaines activités comme la maintenance et l’entretien. Les intérêts des deux parties ont convergé et on voulait, tout en préservant ces intérêts, aller de la situation de sous-location du personnel à celle où on a de véritables entreprises de sous-traitance qui créent la richesse tout en préservant la dignité des travailleurs. Seulement, il n’y a pas eu d’essaimage dans le sens de délestage, et de l’activité et du personnel. Bien qu’ayant bénéficié de mesures d’accompagnement liées à l’essaimage, les cadres syndicalistes ont gardé leurs postes à Sonatrach tout en dirigeant El-Fath. Vous savez, cela n’a rien d’illégal s’ils ne font que siéger au conseil d’administration sans toucher de rémunération, si ce n’est les jetons de présence.

Mais, il y a eu une histoire de marché de gré à gré où Sonatrach a privilégié El-Fath par rapport à d’autres entreprises ?
Si par la suite les choses ont pris une autre tournure, la faute n’est pas à Sonatrach. Je vous répète qu’au départ, le double objectif était noble.
Un syndicat préoccupé par les conditions sociales des travailleurs du sud et une entreprise qui cherche à se redéployer sur ses métiers de base.
Et l’essaimage a été fait au profit du syndicat de la même entreprise et non à une quelconque personne privée.

source : Liberté