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M. Djaâboub : Vers la mise à mort de Fatia à Tiaret

mercredi 28 juillet 2004, par Hassiba

Nous allons prononcer prochainement la mise à mort de la société Fatia qui demeure, actuellement, sous-perfusion. C’est ce qu’a déclaré M. El-Hachemi Djaâboub, ministre de l’Industrie en marge de l’assemblée générale de la Confédération algérienne du patronat (CAP) organisée, hier, à l’hôtel Hilton à Alger.

Le ministre a indiqué que “l’usine Fatia, sise à Tiaret, est prête à 90% pour le montage des véhicules et nous continuons les négociations avec plusieurs constructeurs étrangers en vue de signer un accord de partenariat pour le montage de véhicules en Algérie”, sans donner le nom de ces constructeurs. Il précisera, dans la foulée, que “cette usine conçue pour le montage de véhicules ne sera pas utilisée pour fabriquer d’autres produits”. Continuant sur sa lancée, il dira que “le marché automobile est très important puisque nous importons près de 110 000 véhicules chaque année”. Il a souligné, par ailleurs, que “la mise à niveau des entreprises algériennes n’est pas aisée mais une opération à caractère volontariste”. À ce propos, il affirmera que “nous comptons revoir notre copie en terme de financement des opérations de mise à niveau”. Autrement dit, l’État se concentrera davantage sur l’encadrement de ces opérations qui seront financées par les entreprises.

Le ministère de l’Industrie a consacré, note-t-il, via le fonds de la compétitivité industrielle une enveloppe de 2 milliards de dinars pour la mise à niveau des entreprises. Et d’ajouter : “Nous allons solliciter une dotation budgétaire complémentaire pour améliorer la compétitivité de nos entreprises et leur permettre de se préparer pour évoluer dans un environnement concurrentiel”.
Une vision largement partagée par la CAP qui soutiendra via son président, M. Boualem M’rakach, que “l’entreprise algérienne doit améliorer la qualité du management, adapter aux normes ses produits et acquérir le savoir-faire en matière de vente qui concourt à la force de pénétration des marchés”. Il a estimé, toutefois, que “la participation de l’entreprise algérienne aux différents programmes de mise à niveau relève essentiellement de sa volonté, car c’est elle qui doit prendre conscience de l’obligation qu’elle a de s’y intégrer si elle veut survivre”.

Là encore, M. M’rakach plaidera en faveur “des regroupements interentreprises”, tout en considérant que “faire connaître les produits locaux et appuyer le mouvement associatif professionnel est une initiative qui relève de la volonté des représentants des entreprises et du soutien de l’État”. La CAP a relevé dans sa plateforme élaborée en juillet 2004 et remise au gouvernement que “les activités parallèles commerciales ou de production ont pris une ampleur telle qu’elles sont en voie de supplanter les activités légales”. Cette organisation patronale a estimé qu’“une bonne gouvernance, assurant un fonctionnement harmonieux et efficace de l’ensemble des institutions économiques, fait appel à des mutations dans les domaines juridique, administratif, fiscal, bancaire et financier ainsi que le système éducatif et social”. Elle a appellé, également “l’État à renforcer ses efforts dans la régulation du marché non seulement en légiférant mais en veillant à l’application des textes à tous les niveaux de leur exécution”, c’est-à-dire contrôler tous les maillons de la chaîne décisionnelle.

L’assemblée générale de la CAP a été marquée, en outre, par l’échange de quelques amabilités entre le président M. M’rakach et certains membres du bureau exécutif qui ont été empêchés d’assister à cette AG. Le président de la CAP évoquera “le non-paiement des cotisations et leur exclusion des rangs de la CAP”, comme principal argument pour les empêcher d’assister aux travaux de cette assemblée générale. Néanmoins, le groupe des contestataires, conduit par M. Kermane Mohamed, président de la fédération BTPH et membre du bureau exécutif de la CAP, ne l’entend pas de cette oreille puisqu’il considère que “cette AG est illégale car il n’y a pas eu le quorum, soit 517 membres sur 1 500 pour sa tenue conformément à la loi”.

Et pour cause, le nombre des présents ne dépasse pas, dit-on, une centaine de personnes, soit trois fois moins que le quorum exigé par la loi. Ce groupe accuse aussi le président de la CAP “de malversations et mauvaise gestion”. Une accusation que réfute M. M’rakach en renvoyant la balle vers leur camp les accusant d’être “des manipulateurs” avant de marteler : “Notre assemblée générale est conforme à la loi car nous avons réuni la majorité des membres, notamment les présidents des 14 fédérations”.
Les contestataires comptent, toutefois, saisir le ministère du Travail et celui de la Justice pour leur demander de se pencher sur la gestion de cette organisation patronale.

Par Faïçal Medjahed, Liberté