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Programme économique de Bouteflika

Des chiffres et des non-dits

samedi 27 mars 2004, par Hassiba

Le texte-programme est émaillé de promesses qui risquent de rester au stade des intentions.
Il évacue toute velléité de réformer le système en profondeur.Les cinq dernières années auraient connu une stabilisation du cadre macroéconomique du pays, un rythme intense d’investissements publics et privés totalisant près de 46 milliards de dollars ainsi qu’une reprise continue de la croissance.

C’est ce qu’a soutenu le candidat Bouteflika dans son analyse de la situation socioéconomique du pays. Plus explicite, il a souligné que “cela s’est accompagné de résultats indéniables pour l’économie et les citoyens, notamment à travers le recul du chômage pour la première fois depuis les années 1980 et la baisse du déficit national en logements”. Il a noté, par ailleurs, que “l’Algérie est interpellée pour maintenir ce rythme de développement non seulement pour résorber ses retards mais pour se préparer à faire face à deux défis majeurs, à savoir son adaptation à la compétitivité économique que nous imposeront l’accord d’association avec l’union européenne et l’adhésion à l’Organisation mondiale du commerce et la création d’une richesse suffisante et durable pour préparer l’ère de l’après-pétrole”.

Le candidat Bouteflika a explicité davantage sa philosophie en s’exprimant ouvertement en faveur de l’instauration d’une économie de marché qui “ne sera ni une économie de bazar ni un bradage de la richesse nationale comme elle ne sera ni un nouveau dogme ni encore moins un slogan”. De même, il a précisé que “l’économie de marché est un modèle pour obtenir plus d’efficacité et de rentabilité afin d’accroître l’investissement grâce à l’apport du capital et du savoir- faire du privé national et du partenariat étranger en appui à la ressource publique”. Ce développement économique sera poursuivi, dira-t-il, dans la paix sociale qui libérera les énergies de tous les acteurs. Pour cela, il a promis d’appuyer une revendication longtemps acclamée par le Conseil national économique et social (Cnes), en l’occurrence “la conclusion d’un pacte national économique et social entre le gouvernement, le patronat et le syndicat en vue de la consolidation de la stratégie nationale de développement et la promotion du bien-être social”. Il a promis, également, de parachever les réformes destinées à faciliter l’investissement productif appelé communément “réformes structurelles”. Une promesse qui a été exprimée, rappelle-t-on, dans son programme électoral de 1999 et demeurée au stade des intentions tout au long de ces cinq dernières années. Il a déclaré, à ce titre, que “la réforme du système financier et bancaire, qui est déjà avancée, sera finalisée dans deux années, et la question du foncier industriel sera réglée, notamment par la nouvelle approche de préparation des zones industrielles déjà en cours et dont les premiers résultats sont attendus cette année”.

Continuant sur sa lancée, il a déclaré : “J’entends veiller à faire prévaloir une concurrence loyale et à combattre radicalement la spéculation, la fraude sous toutes ses formes et les dérives qui portent atteinte aux investisseurs réels, travailleurs et consommateurs.” Une allusion à peine voilée à la lutte contre les activités informelles qui continuent de gangrener l’économie nationale. Là encore, le président Bouteflika n’est pas allé au bout de “sa logique éradicatrice” et s’est contenté de discours enflammés et provocateurs en direction des barons de l’import-import. Il a bel et bien affirmé en 2001 que “15 barons contrôlent toute l’activité économique nationale”, sans oser aller au bout de sa pensée.
En évoquant l’investissement productif, il a soutenu que “l’accès au crédit dans tous les secteurs sera encouragé par les mécanismes récemment créés ou renforcés tels que la caisse de garantie de l’investissement, le mécanisme du capital risque, les fonds d’appui à l’investissement des jeunes et le microcrédit”. Son défi est d’arriver, indiquera-t-il, à créer 100 000 nouvelles entreprises au moins durant les cinq prochaines années.
Il a prévu, aussi, d’orienter davantage “la dépense publique vers le soutien à la création de richesses durables mieux réparties à travers le pays et canalisées par la politique d’aménagement du territoire”.

Pour le secteur de l’habitat, il prévoit la livraison d’un million de nouveaux logements durant les cinq prochaines années en encourageant “les crédits immobiliers et l’aide à la construction du logement rural”. Néanmoins, Bouteflika soutiendra que “l’effort de l’État sera poursuivi au profit des populations des régions déshéritées pour leur garantir l’accès à l’eau potable, au gaz et à l’électricité”. Il prévoit de mener une lutte intense contre le chômage à travers les différents dispositifs d’aide à la création d’emplois, y compris le programme de réalisation de 100 locaux par commune qui sera renouvelé, ajoutera-t-il.
Il a relevé que “nous pourrons ensemble relever le défi de créer près de 2 000 000 de postes d’emploi durant les cinq prochaines années”. Beaucoup plus facile à promettre qu’à concrétiser.

F. M.

Baisse des taux d’intérêt de la Housing Bank

La banque privée internationale de droit algérien The housing bank for trade and finance - Algéria, a réduit ses taux d’intérêt d’un demi-point (0,5%), a-t-on appris auprès de cet établissement. Le taux d’intérêt appliqué par la Housing Bank sur les crédits immobiliers passe de 7,5% à 7% pour les non-épargnants et de 6,5%à 6% pour les épargnants. Les crédits “véhicule et à la consommation” voient, pour leur part, leurs taux d’intérêt passer de 8,75% à 8,25%.

Production de lubrifiants Esso en Algérie

Dema, sociéte mixte issue d’un partenariat algéro-belge, est sur le point d’obtenir l’autorisation du ministère de l’Énergie pour commercialiser les lubrifiants Esso et Mobil du géant pétrolier américain Exxon Mobil, a-t-on appris auprès de son premier responsable. Dema détient l’exclusivité de la distribution de ces marques sur le marché algérien. Mieux, cette entreprise compte fabriquer sur place les huiles en partenariat avec une firme algérienne du secteur. Dema vise à produire, grâce à ce partenariat, 20 000 tonnes annuellement de lubrifiants à partir du premier semestre 2005. Elle cible les huiles pour véhicules ainsi que les lubrifiants destinés aux unités industrielles. Dema ambitionne, dans une première phase, de détenir 10% du marché. Elle compte investir 20 millions d’euros dans ses projets de production et de commercialisation des huiles en Algérie. Dema envisage de créer 200 emplois directs dans ces activités, précise son premier responsable

N.R. , Liberté