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20 millions d’Algériens écoutent la radio

mardi 26 avril 2005, par nassim

Malgré le nombre important d’algériens écoutant la radio, L’Algérie est presque le seul Etat au monde - y compris en Afrique- à n’avoir pas de radio privée.

Les Algériens sont devenus radiophiles, selon les résultats d’un sondage non rendu public, réalisé par l’Institut privé Abassa, plaçant ainsi la Radio au rang de support médiatique le plus important du pays. « 20 millions d’Algériens écoutent la radio avec ses trois chaînes nationales et ses 30 chaînes régionales », a affirmé, hier, le directeur général de l’Enrs (Entreprise nationale de la radio), Benamadi Zouaoui, au forum du quotidien El Moudjahid. Selon le même sondage, sur cet audimat de 20 millions, quelque 4 millions d’auditeurs écoutent les chaînes des radios locales.

M. Benamadi n’a pas précisé quelle tranche d’âge et quelle fourchette de citoyens ont été sondés, ni la marge d’erreur que peut contenir ce sondage. La norme d’erreur admise universellement dans des sondages rigoureux se situent généralement entre 3 et 5%. Cette performance est réalisée, selon le premier responsable de l’Enrs, au prix d’un effort qualitatif effectué par les employés de la Radio nationale et ceux des radios régionales. « On a d’abord essayé d’algérianiser au mieux la Chaîne I d’expression arabe, de donner une envergure nationale à la Chaîne II avec la plupart des variantes de la langue amazighe et de renforcer la Chaîne III d’expression française » Avec ses 20 millions d’auditeurs, un résultat très discutable tant que les détails du sondage ne sont pas rendus publics, la Radio nationale vient de se réapproprier l’espace des ondes algériennes ce qui n’était pas le cas il y a quelques années, selon M.Benamadi quand des radios étrangères, notamment marocaines, attiraient l’auditeur algérien.

« Actuellement, la radio algérienne assure un espace de couverture estimé à 97% du territoire national avec une diffusion de 350 heures d’émissions quotidiennes », a souligné le directeur de l’Enrs qui a indiqué qu’un long travail de modernisation attend son entreprise. « Nous avons dégagé trois axes de travail pour l’été prochain : le premier consistera à la refondation juridique de l’entreprise surtout en ce qui concerne les statuts des Radios locales, le deuxième sera le défi de la numérisation et de l’informatisation et enfin le troisième portera sur l’investissement de l’espace des ondes étrangères » La Radio nationale compte ainsi émettre dans un premier temps au niveau des pays limitrophes, comme le Niger, le Mali, la Mauritanie, et établir un partenariat avec RFI Afrique (Radio France internationale). Tous ces objectifs seront d’ailleurs discutés lors du séminaire national qui sera organisé la semaine prochaine à Ouargla et qui regroupera les directeurs des 30 Radios locales ainsi que leur encadrement.

En attendant, faut-il crier victoire à la Radio nationale qui, après ses quarante-deux années d’existence, a réussi la prouesse de capter l’intérêt de 80% des Algériens ? Il est encore trop tôt. Il ne faut pas perdre de vue que ce sondage, encourageant certes, s’est effectué dans un contexte où le champ médiatique est fermé. Aujourd’hui, l’Algérie est presque la seule au monde - y compris en Afrique - à n’avoir pas de radios et de chaînes de télévision privées. L’Etat conserve toujours le monopole sur les médias lourds.

Par B. TAKHEROUBT, lexpressiondz.com