Accueil > ALGERIE > 500 milliards pour le rail algérien

500 milliards pour le rail algérien

dimanche 24 avril 2005, par Stanislas

Cinq cents milliards de DA seront consacrés au développement et à la modernisation du rail algérien, durant les cinq prochaines années, a indiqué hier le ministre des Transports M.Mohamed Maghlaoui.

« Le chemin de fer devra reprendre sa véritable place de locomotive du développement et retrouver ses lettres de noblesse grâce à la priorité qui lui a été accordée par le président de la République et qui ressort d’ailleurs à travers le budget qui lui a été consacré » soulignera le ministre, lors de son allocution d’ouverture, à l’occasion d’une conférence sur le développement et la modernisation du chemin de fer algérien organisée par la Sntf à l’hôtel El Aurassi.

D’après M.Maghlaoui, pas moins de 700 milliards de DA sont réservés au secteur des transports dans le programme quinquennal 2005-2009 annoncé par le chef de l’Etat le 7 avril dernier. Il affirmera que la priorité accordée aux infrastructures de transport vise essentiellement à rattraper le retard accumulé dans ce domaine durant la dernière décennie, retard qui, par son importance, représente aujourd’hui non seulement un handicap majeur pour le développement mais est devenu également la cause principale de la dégradation du service public et par voie de conséquence de la dégradation des conditions de vie des citoyens, dira le ministre. Le directeur général de la Société nationale des transports ferroviaires (Sntf) lors de sa présentation du programme de développement et de modernisation de son secteur a qualifié de « critique » le réseau ferroviaire actuel.

« A cause de la vétusté du réseau, des déraillements de train sont régulièrement constatés » révélera-t-il. D’après lui, le programme de modernisation du réseau s’avère être une nécessité et dont les objectifs est d’atteindre d’ici l’horizon 2010, 80 millions de voyageurs par an au lieu de 27,2 millions actuellement ainsi que le transport de 15 millions de marchandises au lieu de 8,3 millions/an. Pour atteindre ces chiffres, la Sntf table, pour ce qui est du transport de voyageurs, sur une fréquence très élevée des trains, un confort accru (achat de nouveaux matériels roulants) et à une réduction du temps de parcours. Concernant les grandes lignes, la Sntf prévoit de passer de 800 millions en 2004 le nombre de sièges kilomètres offert (SKO) à 2,6 milliards à la fin 2010.

Quant à la vitesse commerciale, elle devra augmenter sur les axes privilégiés de la rocade Oran-Alger-Annaba en vue d’une réduction progressive de temps moyen de parcours pour atteindre en 2012 des durées extrêmement raisonnables, par exemple Alger-Annaba (629 km) le trajet sera effectué en seulement six heures au lieu de 10h 20 actuellement. Mais avant d’atteindre toutes ces prouesses, le DG de la Sntf relèvera que beaucoup doit d’abord être fait dans le cadre, justement, du programme de modernisation, notamment et en premier lieu la modernisation du réseau existant et qui date de l’ère coloniale. La modernisation et l’électrification de la rocade ferroviaire Annaba-Alger-Oran, frontières marocaines (1300 km), la modernisation de la ligne existante Biskra-Touggourt (217 km), la modernisation de la ligne minière Annaba-Tébessa (380 km), la modernisation de la ligne qui existe déjà entre Thénia-Tizi Ouzou et son électrification jusqu’à Oued Aïssi (65 km), la mise à voie normale de la ligne Relizane-Tiaret (120 km), l’électrification des voies de réhabilitation des infrastructures de la ligne Béni Mansour-Béjaïa (88 km) ainsi que l’extension du réseau national par la création de nouvelles lignes, notamment Touggourt-Hassi Messaoud-Nouvelle ville (240 km), et Boumedfaâ-Boughzeoul-Aïn Oussera-Djelfa (260 km) sont autant de chantiers qui devront être lancés dans ce programme ambitieux de la Sntf, en plus bien évidemment de l’acquisition de nouveaux équipements, à savoir des locomotives, des autorails, des rames automotrices, ainsi que du matériel de maintenance.

Mais pour atteindre tous ces objectifs, partant du constat que l’Algérie ne dispose d’aucune industrie dans le domaine ferroviaire, l’appel est donc lancé aux étrangers afin de s’impliquer dans le programme en partenariat avec les entreprises locales algériennes. La présence des étrangers, hier, à la journée d’information organisée par la Sntf, notamment les Allemands qui étaient en force, laisse croire qu’il y a réellement un intérêt en ce qui concerne le programme de modernisation et de développement du réseau ferroviaire algérien, tel que présenté par ses concepteurs. Là-dessus justement, M.Mohamed Maghlaoui a été très clair. Pour lui, la manifestation d’hier n’est nullement une foire pour l’attribution des projets, mais le but, dira-t-il, est de construire une coopération durable et féconde dans la transparence et le respect des engagements de chacun. Autrement dit, le temps de la vache à traire et partir ensuite, est fini.

Par Z. MEHDAOUI, lexpressiondz.com