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A quand des élections libres en Algérie ?

samedi 13 janvier 2007, par Samir

La question de la transparence des élections en Algérie a été au coeur d’un séminaire organisé par la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH) au siège de la fondation Friedrich Ebert.

Les élections sont souvent truquées en Algérie.

Parmi les personnalités politiques présentes au séminaire, on citera notamment l’ex-SG du FLN M. Abdelhamid Mehri, le président du RCD M. Saïd Sadi, des ex-chefs de gouvernement Mokdad Sifi et Ahmed Benbitour, des ex- parlementaires, responsables du FFS, des juristes et des journalistes. Le séminaire qui s’est étalé sur deux jours, jeudi et vendredi, avait pour ordre du jour de débattre « des droits de l’homme et les élections, des objectifs du séminaire et des résultats attendus ». Ainsi, la première communication faite par Ali Yahia Abdennour et intitulée « la fraude électorale massive et généralisée de Naegelen à Bouteflika » souligne que « le droit souverain du peuple à choisir librement ses représentants au niveau de toutes les institutions élues de l’Etat ne s’est pas réalisé depuis l’indépendance de l’Algérie. Et il reste d’actualité ».

Selon l’ex-président de la LADDH, « les élections qui ont pour unique objectif de légitimer les élus, ont chaque fois tourné au ridicule et à la mascarade, parce que marquées par des fraudes massives. Les échéances électorales se suivent et se ressemblent et les pratiques qui faussent le scrutin sont permanentes ». En guise de conclusion, le conférencier dira que « c’est du peuple que vient le pouvoir, c’est dans le peuple que réside la souveraineté, exprimée par des élections libres qui est la seule voie d’accès à l’exercice du pouvoir ». « Le peuple algérien sera reconnu majeur et souverain le jour où il pourra décider de son destin, et de ses options politiques, démocratiques, économiques sociales et culturelles ».

La communication présentée par Ali Yahia Abdennour a été suivie par d’autres interventions assurées respectivement par Kamel Daoud, membre du bureau de la LADDH, dont la communication traitait du thème de la « fraude au cours des élections présidentielles », de Abdesselem Ali Rachedi « référendum ou plébiscite » et du bâtonnier Mustapha Bouchachi « les commissions de surveillance ». S’appuyant sur des textes de lois, ce dernier, avocat de profession, dira que « dans la plupart des cas, le citoyen ou encore le candidat n’use pas de ce que lui confère la constitution pour faire valoir ses droits ». Il dira que « le recours à la justice pour recouvrer ses droits n’a jamais constitué un moyen pour les personnes concernées ». Pour cet avocat, « la revendication de la tenue d’une élection libre passe d’abord par l’exercice plein du droit des citoyens » en Algérie.

Les débats qui ont suivi ces communications ont été notamment marqués par les interventions du président du RCD, le Dr Saïd Sadi, et par l’ex-chef du gouvernement Ahmed Benbitour. Pour ce dernier, « six institutions doivent être opérationnelles pour aller vers des élections libres ». Il s’agit « du pouvoir législatif, du pouvoir judiciaire, des partis politiques, des forces de sécurité, des médias et de la société civile ». L’intervention du président du RCD a été également très riche en renseignement. Candidat à l’élection présidentielle de 2004, le président du RCD dira que « la fraude électorale est subie par l’opposition démocratique ». Selon lui, « tant que la problématique de la fraude électorale n’est pas réglée, l’Algérie ne peut se concilier avec son destin », tout en portant à la connaissance de l’assistance que sa participation aux élections présidentielles de 1995 et 2004 répond au souci de « marquer la présence de l’opposition démocratique à l’occasion de ces échéances », d’où la problématique « de boycotter ou de participer à ses joutes électorales ? ».

Synthèse de Mourad, algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran