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Abdelaziz Belkhadem : “Ali Benflis démissionnera...”

lundi 19 avril 2004, par Hassiba

Abdelaziz Belkhadem affirme que Ali Benflis quittera, aujourd’hui, son poste de SG du FLN. Il indique que le congrès réunificateur sera ouvert aux personnalités nationales, enfants du FLN, qui n’ont pas créé de partis politiques.

Liberté : M. Belkhadem, vous avez appelé, mercredi dernier, les membres du comité central à ne pas prendre part à la session convoquée par Ali Benflis. Êtes-vous assuré, à la veille de cette réunion, que votre appel recevra l’écho escompté ?

Abdelaziz Belkhadem : La majorité des membres du comité central, issus du 7e congrès, répondront favorablement à notre appel. Les gens nous tiennent informés de l’évolution de la situation. La réunion peut se tenir, néanmoins, avec le nombre des présents, quel qu’il soit, une heure après constatation de la faiblesse du quorum. Les statuts du parti le permettent. À vrai dire, la session servira beaucoup plus, au secrétaire général sortant Ali Benflis, de cadre pour remettre sa démission du secrétariat général du parti.

Vous serez donc contraint de valider les décisions de cette session, même si vous jugez sa convocation illégale ?

Nous ne validerons rien du tout. Ce qui nous importe est la mise en place d’une commission nationale de préparation du congrès réunificateur, afin de lever l’interdiction par la mise des textes fondamentaux du parti en conformité avec les dispositions des lois en vigueur. Il n’y aura plus aucun obstacle à l’organisation de ces assises, car les militants des deux ailes le souhaitent. Les uns et les autres ont fait des choix (par rapport à l’élection présidentielle, ndlr). Il est temps pour tout le monde d’unir les rangs du parti. Le congrès rassembleur est ouvert à tous, pour peu qu’on respecte ses règles. C’est-à-dire débattre librement, des statuts, du programme et de la ligne politique du parti puis se mettre d’accord démocratiquement sur les choix à faire. Il reviendra à la majorité de faire passer ses thèses, à l’issue du congrès.

Quel avenir prévoyez-vous pour Ali Benflis ?
Il démissionnera de son poste de secrétaire général du FLN, mais restera un militant du parti. Il sera membre de droit au congrès réunificateur en sa qualité de membre du comité central élu par le 7e congrès, comme le seront les parlementaires. Les congressistes seront élus par la base, dans la transparence.

Qu’en serait-il des cadres qui se sont énormément investis dans son camp ?
Les militants, qui sont allés trop loin, passeront au second ordre.

Nous entendons parler, depuis deux ou trois jours, d’un rapprochement entre vous et le président de l’APN Karim Younès, qui compte parmi les plus proches collaborateurs de Ali Benflis...
Personne ne peut contester à Karim Younès son militantisme au sein du FLN. Par ailleurs, nous faisons un travail avec les députés FLN, des deux tendances, pour les regrouper dans un seul groupe parlementaire. Ce dernier se réunira, dans les prochains jours, pour débattre de sa situation au sein de l’APN

Vous insistez beaucoup sur le caractère “réunificateur” du prochain congrès du FLN. Est-ce que cela sous-entend que l’occasion sera saisie pour marquer le retour des anciennes figures de proue du parti, qui y ont été exclues ?

Pourquoi pas. Nous inviterons, à participer au congrès, des personnalités nationales, dont celles ayant appartenu au FLN, mais qui n’ont pas créé d’autres partis politiques, comme Abdelhamid Mehri ou Mouloud Hamrouche. Notre challenge est de ressouder les rangs du FLN. Nous voulons donner, à notre parti, un nouveau look, lui insuffler du modernisme. Il restera, toutefois, fidèle à ses principes fondamentaux.

Souhila H., Liberté