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Ahmed Ouyahia sera-t-il remplacé ?

dimanche 24 avril 2005, par nassim

Le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem qui a animé hier une conférence de presse à l’issue de la réunion du secrétariat exécutif du parti, s’est montré volontiers peu bavard sur les questions politiques préférant s’appesantir sur les décisions organiques que la direction venait de prendre. Mais l’insistance des questions de la presse sur l’éventualité du départ de Ahmed Ouyahia lui a fait faire quelques commentaires.

Ainsi sur la question des élus de Kabylie qui ne sont pas tous retirés à la suite de l’appel,

Ahmed Ouyahia.

il rappelle que l’invite de la direction n’était pas une injonction. Cette affirmation est de nature à réduire la portée de la lecture qui conclut à la désobéissance des élus à leur direction dans cette partie du pays. Mais l’appel a reçu, à ses yeux, un écho favorable. « Nous recevons quotidiennement des lettres signées d’élus qui nous informent qu’ils remettent leur mandat au FLN, d’autres ont choisi de ne pas le faire savoir », a-t-il indiqué. Le nombre de retraits enregistrés demeure cependant en deçà des attentes puisque sur 211 élus, seulement une cinquantaine ont adhéré au mot d’ordre du parti. Il confirmera à nouveau qu’un décret de dissolution des assemblées locales sera pris et, à ses yeux, il n’y a que cette mesure qui peut mettre un terme à la situation de blocage actuel.

Relancé au sujet du remaniement gouvernemental, le SG confirme son avènement en laissant entendre qu’il pourrait toucher le chef du gouvernement. Du moins, c’est ce que les présents ont compris à travers sa boutade : « J’ai la réponse mais je ne vous la donnerai pas », en réponse à une interrogation de savoir si la chefferie du gouvernement doit revenir au FLN, en tant que parti majoritaire. Une réponse qui relancera les spéculations sur le probable départ de Ahmed Ouyahia alors que sa reconduction est donnée pour certaine jusque-là.

En tout cas, Abdelaziz Belkhadem nourrit de grandes ambitions pour son parti. D’où un vaste programme de redéploiement organique. Au sujet de l’amnistie générale et de la réconciliation, même s’il avoue ne pas connaître ses contours, Belkhadem voit en le FLN la locomotive pour son triomphe et « contribuera à façonner le projet de loi » qui sous-tendra le projet d’amnistie à ne pas rapprocher du concept de « la vérité et justice qui se trouve ailleurs ».

Quant au programme organique du parti, il se veut dense et continu sur fond de préparation des élections législatives et locales de 2007. La direction a réuni hier, pour ce faire, les superviseurs dont le nombre avoisine les 200 (des membres du comité exécutif et des cadres militants) avec pour mission d’encadrer l’opération de renouvellement des structures locales, les bureaux de kasmas et des mouhafadhas, pour lesquelles des commissions transitoires sont déjà à pied d’oeuvre. Les superviseurs sont chargés de faire le point sur les adhésions et les ré-adhésions, de renouveler les cartes et de recenser le patrimoine matériel et immobilier du parti à l’échelle de tout le pays. Il s’agira aussi d’expliquer les résultats du congrès et ses résolutions. Les superviseurs ainsi désignés auront jusqu’au mois de juillet pour mener à terme leur mission.

Dans ce contexte de sensibilisation générale et de revue d’effectif, les élus auront à se mettre à l’épreuve puisqu’ils seront regroupés à l’effet de signaler le type d’entraves auquel ils sont confrontés dans la gestion des assemblées locales. « Que ce soit dans leurs relations avec l’administration de tutelle, les partis politiques ou avec l’environnement immédiat », précisera le secrétaire général qui ne cache pas l’ambition du FLN de réoccuper sa place de « première force politique du pays ».

Par Omar S., quotidien-oran.com