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Alger : 65% des plages polluées

lundi 23 mai 2005, par nassim

La pollution qui affecte les plages d’Alger est générée par les rejets industriels et domestiques qui ne sont pas traités suite à l’arrêt de la plupart des stations d’épuration.

Les plages d’Alger victimes de la pollution industrielle.

À l’orée de chaque saison estivale, le ministère de la Santé arrête tout un programme de prévention contre les pathologies transmises par l’eau. Certes, le département de la Santé ne fait qu’hériter d’une situation dont il n’est pas responsable, mais ce sont ses structures qui prennent en charge les malades recensés lors des épidémies. Si les responsables se réjouissent de l’éradication du choléra et de la diminution des cas de typhoïde, il n’en demeure pas moins qu’ils tirent la sonnette d’alarme quant aux intoxications alimentaires collectives. Lors d’une conférence de presse tenue hier au ministère de la Santé, le Dr Ouahdi, sous-directeur de la prévention, a tenu à déclarer : “Nous n’avons enregistré aucun cas de choléra depuis 1997, et nous sommes au niveau des pays développés en matière de typhoïde, car nous recensons moins de 1 000 cas de suspicion de maladie par an.”

Par ailleurs, le département de la Santé est chargé du contrôle de la qualité des eaux de baignade. Un logiciel développé par le ministère permet, en effet, de connaître à tout moment la qualité des eaux de baignade de toutes les plages du pays. Le sous-directeur de la prévention insiste sur le non-respect des panneaux par “les citoyens qui continuent à fréquenter des plages pourtant interdites la baignade”. Il rappellera que les plages situées dans les grandes villes et près des grands complexes industriels sont les plus polluées. “Les plages de Jijel, d’El-Tarf, de Béjaïa, d’Aïn Témouchent, de Tlemcen et de Ténès sont les plages les plus propres. Par ailleurs, 65% des plages de la wilaya d’Alger sont polluées”, tient-il à préciser. La pollution est induite par les rejets industriels et domestiques d’autant que la plupart des stations d’épuration sont à l’arrêt. Revenant sur la typhoïde, le Dr Ouahdi déclare : “Nous sommes parvenus à un taux d’incidence de 3,22 cas pour 100 000 habitants en 2004. Ce taux était de 17,62 cas toujours pour 100 000 habitants en 1999.”

Le taux de mortalité pour cause de typhoïde se situe respectivement à 0,40% et 0,23% des personnes atteintes durant les années 2003 et 2004. Ce taux est considéré conforme aux normes internationales admises de l’ordre de 3%. Les principales causes des épidémies sont la contamination des puits, les branchements anarchiques sur le réseau d’AEP, la consommation des eaux de citernes non traitées, la contamination des sources par le rejet des eaux usées et l’infiltration des eaux usées dans les canalisations d’eau potable. Les responsables de la santé insistent sur l’urgence de prendre en charge les réseaux d’eau potable et des eaux usées. Ils rappellent les mesures de prévention consistant à chauffer l’eau ou à la chlorer avant de la boire. Quant aux intoxications collectives, les mêmes responsables invitent la population à plus de vigilance, surtout en période estivale.

Par SaÏd Ibrahim, liberte-algerie.com