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Algérie : Le procès de la banque Khalifa dès demain

dimanche 7 janvier 2007, par Rédaction

Le procès tant attendu en Algérie, de la banque Khalifa, se tiendra dès demain lundi au tribunal criminel de Blida à l’ouest d’Alger.

Rafik Abdelmoumen Khalifa refuse de rentrer en Algérie.

Un total de 104 accusés figure dans l’arrêt de renvoi, tandis que pas moins de 500 personnes, entre prévenus, témoins et avocats de la défense et de la partie civile, seront présentes. Mais étant donné le retard pris dans l’envoi des convocations, il n’est pas impossible que ce procès devant durer deux semaines soit reporté d’au moins une semaine. Dans la salle d’audience où des travaux d’élargissement ont été entrepris et la sécurité renforcée, les audiences seront consacrées au volet principal de l’affaire qui porte sur un "trou" de 3,2 milliards de dinars (environ 36,6 millions d’euros).

Cinq accusés sont en détention préventive depuis près de trois ans, 92 sont en liberté provisoire sous contrôle judiciaire et sept sont en fuite. Le principal protagoniste, l’ancien patron du groupe Khalifa, Abdelmoumen Rafik Khalifa, réfugié à Londres depuis 2003, sera jugé par contumace. Un mandat d’arrêt international à son encontre a été émis par la justice algérienne, mais son extradition tarde à se concrétiser en dépit de la récente signature d’une convention d’extradition avec l’Algérie. Outre l’ancien golden boy algérien, cinq autres personnes, se trouvant en France et en Grande-Bretagne, font aussi l’objet d’un mandat d’arrêt international.

Une trentaine de chefs d’inculpation sont retenus contre l’ensemble des personnes mises en examen. Il s’agit entre autres d’association de malfaiteurs, d’abus de confiance, de faux et usage de faux, de faux en écritures publiques, de corruption, d’escroquerie, de trafic d’influence et de faillite organisée et banqueroute. Les accusés encourent des peines allant jusqu’à dix ans de prison et des amendes. L’affaire avait commencé par l’arrestation en février 2003 à l’aéroport d’Alger de trois cadres de la Khalifa Bank qui tentaient de sortir frauduleusement une mallette contenant deux millions d’euros. Elle a été suivie par la mise en liquidation en mai 2003 de la banque, épine dorsale du groupe dont la faillite sera prononcée le mois suivant.

Auparavant, en novembre 2002, les opérations de commerce extérieur de la banque Khalifa avaient été gelées et l’établissement avait été mis sous tutelle administrative. Les autres filiales du groupe sont tombées une à une. L’empire Khalifa qui avait été édifié de toutes pièces en quelques années est parti en fumée en un temps record. Le procès devant débuter lundi ne constitue qu’une partie du volumineux dossier Khalifa, composé de quatre autres volets : la compagnie aérienne Khalifa Airways, les transferts illicites de devises, l’importation de deux stations de dessalement d’eau de mer et Khalifa Construction. À la veille de l’ouverture du premier procès du scandale financier Khalifa à Blida, la présence du principal accusé, Rafik Abdelmoumen Khalifa, est plus qu’utopique.

Synthèse de Rayane
D’après AP