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Algérie-Maroc : Belkheir à Rabat

dimanche 28 août 2005, par Bilal

Larbi Belkheir a été nommé ambassadeur d’Algérie au Maroc dans l’espoir, affirment certaines voix, de redonner une nouvelle vie aux relations entre les deux pays voisins.

Larbi Belkheir, le nouvel ambassadeur d’Algérie au Maroc.

Au journaliste du Monde, le général Belkheir a avoué : « Les uns prétendent que j’ai refusé mon poste. Les autres affirment que j’ai claqué la porte. D’autres encore me conseillent de ne pas quitter Alger sous prétexte que je suis un élément de stabilité ». Et de préciser : « La réalité est que Rabat est un poste sensible et qu’on en a conscience de part et d’autre. Ma priorité sera d’établir des relations de confiance avec le Maroc et surtout une véritable communication entre les deux pays. Cela fait trop longtemps que nos relations passent par des hauts et des bas. Or le Maroc est notre voisin et le restera. Nous sommes condamnés à nous entendre. »

Le quotidien français du soir note, pour sa part, qu’« à Rabat, on a accueilli avec une immense satisfaction la nomination de ce partisan convaincu de la normalisation algéro-marocaine. En quelques heures, les autorités marocaines avaient donné leur assentiment. Reste que la nouvelle fonction de Belkheir ressemble bien à une mise à l’écart, même si l’intéressé refuse de l’admettre ». Et « l’utilité de cet homme de réseaux et de contacts avait-elle fini par s’émousser ? C’est probable. A coups de mises à la retraite, de promotions et de mutations, le président Bouteflika a réussi à élargir son pouvoir au point d’avoir aujourd’hui la haute main sur l’armée. La démission du chef d’état-major, le général Mohamed Lamari, l’année dernière, a fait sauter un verrou.

Quoi qu’il en soit, la disgrâce de Belkheir s’accompagne d’une porte de sortie plus qu’honorable. » Le quotidien Libération, quant à lui, se demande, dans un article ayant pour titre « Un ambassadeur algérien de poids à Rabat », si la nomination à Rabat de celui qui est considéré comme l’officier supérieur le plus favorable à une normalisation avec le Maroc, constitue-t-elle la « mise à l’écart » qu’affirme la presse algérienne en croyant savoir qu’il avait d’abord refusé ce poste ? La réponse est laissée à « un connaisseur du dossier » : « Sans doute parce que Belkheir sait très bien qu’il ne pourra rien faire pour rapprocher Rabat et Alger, car Bouteflika ne cédera rien sur le Sahara-Occidental, soucieux de garder cette carte de négociation avec les Etats-Unis et la France. » Lequel « connaisseur du dossier » estime que « depuis le début de l’été, les rapports entre Bouteflika et Belkheir se sont beaucoup dégradés ».

Synthèse de Billal
D’après EL Watan