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Algérie : vers le retour du FIS ?

mardi 19 septembre 2006, par Rédaction

De retour en Algérie après un exil de 15 ans, le terroriste Rabah Kebir, ex-responsable du FIS dissous, a fait l’éloge de la Charte pour la réconciliation nationale et s’est dit confiant quant aux chances de retour de son parti sur la scène politique algérienne.

Algérie : vers le retour du FIS ?

Il réitérera cette « conviction » à maintes reprises lors d’une conférence de presse animée hier, vingt-quatre heures après son retour au pays, après une absence de quinze années. Entouré de Madani Mezreg, Abdelkrim Ould Adda, Abdelkrim Ghenati, Mustapha Kebir ainsi que plusieurs responsables du parti dissous, Rabah Kebir semblait très à l’aise quand il a entamé le jeu de questions-réponses avec les journalistes algériens et étrangers. A la question comment a-t-il pu quitter le pays et atterrir en Allemagne en étant constamment surveillé en ce temps-là, le conférencier, qui marquera une halte avant de répondre, lâchera : « Tout ce qui a été dit et écrit sur mon départ est faux. Il n’y avait derrière ni la CIA comme cela a été rapporté par certains journaux ni quoi que ce soit dans ce genre. J’ai quitté l’Algérie avec mes propres moyens et je vous dis qu’aucun gouvernement au monde ne peut mettre un policier derrière chaque citoyen ».

Dans sa déclaration préliminaire, Rabah Kebir s’est voulu plein d’espoirs. « Je suis heureux et animé d’une grande joie de retrouver de nouveau mon pays, mes frères et ma famille », dira-t-il en précisant que les choses ont évolué positivement, ce qui l’a, explique-t-il, incité à rentrer. Le conférencier soulignera clairement que son retour est « le fruit de la réconciliation nationale ». Et de poursuivre : « Personne ne peut changer le passé mais l’avenir est entre nos mains ». Rabah Kebir a déclaré qu’il est prêt à travailler aussi bien avec toutes les institutions de l’Algérie, y compris militaire, qu’avec la classe politique toutes tendances confondues pour sortir le pays de la crise et instaurer durablement la paix, condition sine qua non, selon lui, pour relancer l’économie du pays. La Charte pour la paix et la réconciliation nationale, dit-il, a besoin de tout le monde.

Cependant le conférencier, qui se tourne tantôt vers sa gauche, tantôt vers sa droite, quand une question embarrassante est posée, exhortera les pouvoirs publics à appliquer rapidement ce qui a été convenu dans la Charte portant paix et réconciliation nationale. Notamment, dira-t-il, les anciens du FIS qui ont été licenciés pour leur sympathie avec le parti dissous devraient d’après lui réintégrer leurs emplois. Est-ce qu’il a reçu des assurances en décidant de rejoindre le pays ? Oui, déclare Rabah Kebir qui cite sans ambages le chef du gouvernement qui se serait porté garant. Toutefois, il expliquera que les « véritables garanties restent ce qu’a vécu le peuple algérien durant la décennie écoulée et que nul ne veut revivre ». « La crise qui a secoué l’Algérie et qui était extrêmement dure devrait tous nous faire changer notre façon de penser ». Questionné sur le retour sur la scène politique des dirigeants de l’ex-FIS, malgré l’interdiction contenue dans la Charte, Rabah Kebir, un sourire au coin, dira : « Nous ne sommes pas pressés », puis soulignera carrément : « Nous n’allons jamais renoncer à nos droits ».

Synthèse de Rayane, algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran