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Ali Benhadj défie l’Algérie

mardi 4 avril 2006, par Bilal

L’Algérie, peuple et institutions, est défiée par Ali Benhadj, l’ex-numéro deux du FIS, dans un entretien accordé au quotidien français "Le Monde".

Ali Benhadj

Pour Ali Benhadj, le pouvoir est illégitime, l’armée dirige toujours le pays et le pluralisme politique est inexistant en Algérie. Il en veut pour preuve, les mémoires du général à la retraite Khaled Nezzar dont les dernières ont été écrites en 2002, et les propos tenus par l’ex-président Ben Bella. Officiellement interdit de faire des déclarations politiques, l’entretien de Benhadj coïncide au moins avec deux événements. Il y a d’abord la publication d’une pétition sous le titre de : « Algérie : contre l’auto-amnistie, oui à la justice, non à l’impunité ! » signée par plusieurs personnalités algériennes et étrangères.

On retrouve Lahouari Addi, Mohamed Harbi, Hocine Aït-Ahmed, Sihem Bensedrine (Conseil national pour les libertés en Tunisie), François Gèze (éditeur), Ghazi Hidouci (ancien ministre de l’Economie) Alain Lipietz (député européen), Adolfo Perez Esquivel (prix Nobel de la paix). L’autre événement se rapporte à la lettre passée inaperçue publiée par le même quotidien. Cette missive d’une rare agressivité à l’endroit des décideurs algériens a été rédigée par le leader du FFS, Hocine Aït Ahmed. Il est clair que ce n’est pas par une quelconque convergence idéologique que Le Monde a ouvert ses colonnes à celui qui revendique toujours l’instauration d’un Etat islamique en Algérie. Loin s’en faut. Mais c’est de bonne guerre qu’un journal capte l’intérêt en mettant à profit l’exaltation démesurée d’un militant convaincu.

Pour Ali Benhadj, le pouvoir est illégitime depuis 1992, les élections de décembre 1991 ont été propres et honnêtes et le référendum du 29 septembre 2005 pour la réconciliation nationale a été truqué. C’est parce que l’état d’urgence est toujours de rigueur en Algérie, que l’ex-numéro deux du FIS dissous ne veut pas entendre parler de réconciliation nationale. Il a reproché, dans l’entretien du quotidien français, le fait qu’il ne soit pas associé à cette démarche oubliant qu’elle a été adoptée par une majorité écrasante lors d’un référendum. Les largesses de la charte pour la paix et la réconciliation nationale n’ont pas adouci la version islamiste de Savonarole.

Synthèse de Billal
D’après l’Expression