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Attachement du Maroc à l’action commune

mardi 22 mars 2005, par nassim

La participation de S.M. le Roi Mohammed VI aux travaux du Sommet arabe d’Alger témoigne de l’intérêt qu’attachent le Souverain et le Royaume du Maroc à la défense des causes arabes et du souci de Sa Majesté de contribuer à l’impulsion de l’action arabe commune.

La présence du Souverain dans la capitale algérienne aux côtés des autres chefs d’Etat arabes, comme aux autres précédentes rencontres de la Ligue arabe, dénote aussi de la volonté Royale de déployer tous les efforts, à tous les niveaux, en vue de resserrer les rangs arabes dans une conjoncture délicate et permettre au monde arabe de peser sur le cours des évènements que connaît la région.

Nul doute que cette participation Royale constituera une nouvelle occasion pour réaffirmer les positions immuables du Royaume vis-à-vis des causes arabes justes, notamment le processus de paix dans la région du Proche Orient, ainsi que son soutien inlassable à la cause du peuple palestinien frère à récupérer ses droits légitimes et instaurer son état indépendant avec Al-Qods comme capitale.

Partant de cette conviction et de son engagement en faveur des causes de la Oumma arabe, le Maroc, sous le règne de feu S.M. Hassan II, avait pris l’initiative d’abriter plusieurs Sommets arabes qui ont constitué des étapes décisives dans le développement de l’action arabe. Le peuple palestinien se rappellera toujours que c’est dans la capitale marocaine que s’est tenu le Sommet de 1974 qui a consacré l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) comme son représentant unique et légitime.

Le Sommet d’Alger, qui coïncide avec la célébration du 60e anniversaire de la Ligue arabe, intervient dans une conjoncture difficile, qui requiert une méthodologie rationnelle que ne peuvent assurer les mécanismes actuels de la Ligue.
D’où l’appel du Maroc à une révision profonde et à une réforme de la Ligue des Etats arabes, notamment l’amendement de sa charte, inchangée depuis la création de l’organisation panarabe en 1945.
Le Royaume du Maroc a été en effet l’un des premiers pays arabes ayant appelé à la réforme de l’organisation panarabe tant au niveau des structures que de la gestion.

Déjà en 1959, Feu Sa Majesté Mohammed V avait plaidé en faveur de cette réforme. Le même souhait a été exprimé ensuite par feu S.M. Hassan II.
Au Sommet d’Amman en 2001, S.M. le Roi Mohammed VI avait réaffirmé cette volonté, dans un message adressé aux participants. Le Souverain avait alors émis le vœu que ce Sommet "constitue le point de départ d’une nouvelle ère dans la consolidation de notre action arabe et de notre marche commune".
Lors du Sommet tenu en mars 2003 à Charm El Cheikh (Egypte), S.M. le Roi avait également réitéré son appel à une révision de la charte de la Ligue arabe et de ses structures et "à ne pas se contenter de la seule coopération inter-gouvernementale", soulignant l’impératif de s’ouvrir sur les instances élues, les partis politiques, les syndicats, les ONG, le secteur privé et les autres opérateurs.

"Leur action, avait noté le Souverain, viendrait renforcer celle menée par certains groupements régionaux arabes, dans la perspective de création d’un espace économique de libre-échange qui constituerait l’amorce d’un marché commun, ambition proclamée dans la Déclaration d’Agadir".
"Je vous exhorte, au nom du peuple marocain, qui est profondément attaché à l’unité et à l’invulnérabilité de la Oumma : Assez de déchirements et d’émiettements. Il est grand temps de ressouder les rangs, d’unifier la communauté et de réaliser l’intégration économique qui est le fondement moderne de tout groupement régional à vocation internationale", avait lancé S.M. le Roi à l’adresse des Chefs d’Etat arabes présents au Sommet de Charm El Cheikh.

Lors du sommet des Chefs d’Etat arabes à Tunis en 2004, le Souverain avait réitéré le même souhait et insisté sur l’urgence de cette réforme.
Pour le Souverain, "La nouvelle réalité que l’on connaît au niveau du monde arabe et à l’échelle internationale et les défis à relever pour assurer notre développement intégré, font que nous insistons avec plus de force, aujourd’hui, sur l’impératif de modernisation des mécanismes et des structures de l’action arabe commune".

Dans ce cens, le Maroc a présenté un document sur la modernisation de la Ligue et qui a été accueilli favorablement par les membres de l’organisation panarabe.
Il est à noter que le Maroc, qui attache un intérêt particulier aux questions politiques, accorde aussi une grande importance au volet économique de l’action arabe commune à travers le renforcement de la solidarité et la promotion de l’intégration économique.

"La promotion des économies des Etats et l’amélioration des conditions de vie de leurs peuples sont conditionnées par notre aptitude à appréhender les changements et les mutations que connaît le monde dans les domaines du progrès scientifique et technologique accéléré, tant l’intérêt est de plus en plus marqué pour le rôle de la technologie moderne dans tous les domaines d’activités, en particulier en matière de développement économique", avait dit le Souverain lors du Sommet d’Amman.

Parmi les autres questions à l’ordre du jour du rendez-vous d’Alger et auxquelles le Royaume du Maroc attache un grand intérêt, figure la cause palestinienne et la question d’Al-Qods Al-Charif.
S.M. le Roi, qui préside le comité d’Al-Qods, a toujours exprimé le soutien du Maroc aux initiatives de paix et aux efforts visant à apaiser les tensions entre israéliens et palestiniens, dans le cadre d’une paix juste, durable et globale.
Les observateurs enregistrent avec grand intérêt les multiples initiatives entreprises par SM le Roi depuis le déclenchement des violences dans les territoires palestiniens occupés suite à l’agression israélienne.

Le futur Sommet arabe auquel ont été conviés tous les chefs d’Etat ou de gouvernement des 22 pays membres de la Ligue devrait entreprendre une action unifiée sur les grands dossiers qui interpellent la région arabe.

Devant les immenses défis auxquels font face les pays arabes : menaces sur la Syrie et le Liban suite à l’assassinat de l’ancien premier ministre Rafic Hariri, la question de l’Irak, les derniers développements en Palestine, les impératifs de démocratisation dictés par le Projet du "Grand Moyen-Orient" en plus de la situation au Darfour, les dirigeants arabes sont appelés à procéder à une réforme en profondeur des institutions de la Ligue et à l’élaboration de stratégies communes pour faire face aux dangers qui guettent le monde arabe.

C’est dans ce contexte que s’inscrit la participation de S.M. le Roi Mohammed VI au Sommet d’Alger afin de contribuer à la dynamisation de l’action arabe commune et l’assainissement des relations interarabes et ce, en exprimant la voix de la sagesse qui a toujours était celle du Maroc.

source : lematin.ma