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Attentats de Madrid

La filière de Casablanca se précise

mercredi 17 mars 2004, par Hassiba

Six Marocains identifiés, dont un déjà arrêté par la police espagnole, auraient préparé matériellement les attentats.

La piste d’Al-Qaïda se confirme de plus en plus. La cassette vidéo dans laquelle un homme à l’accent marocain revendiquait les attentats a été jugée “authentique” par les enquêteurs. Reste maintenant à établir l’identité de la personne ayant lu la revendication. Des spécialistes sont en train d’analyser la voix de cet homme dans le but de savoir si c’est lui qui avait revendiqué les attentas du 11 septembre 2001 aux États-Unis. À en croire la presse espagnole d’hier, l’enquête progresse.

Selon les éléments en possession de la police espagnole, tout indique que la filière marocaine d’Al-Qaïda est derrière les attentats. Six ressortissants marocains, constituant le “groupe Al-Qaïda de Casablanca” sont identifiés. L’un deux, Jamal Zougam, est déjà en prison. Il fait partie des trois Marocains interpellés samedi par les services de sécurité ibériques. Deux voyageurs d’un des trains qui ont explosé l’auraient formellement reconnu. Jamal Zougam aurait des liens avec plusieurs suspects arrêtés dans le cadre de l’enquête sur les attentats du 16 mai 2003 de Casablanca. Son nom apparaît dans l’ordonnance du juge espagnol Baltazar Garzon inculpant le 17 septembre 2003 le Syrien Hemadine Barakat Yarkas, alias Abou Dahdah, pour activités terroristes liées à Al-Qaïda. Il est le demi-frère de Mohamed Chaoui, arrêté, lui, dans l’opération policière qui a suivi les attentats de Madrid.

Quant aux cinq autres suspects, ils sont en fuite. Ces terroristes ont préparé et exécuté l’opération. Quant au commanditaire, le nom du Jordanien Abou Moussab Al-Zarqaoui est cité. Ce dernier, dont la tête est mise à prix pour 10 millions de dollars par les États-Unis, est soupçonné d’avoir des liens directs avec la nébuleuse terroriste d’Oussama Ben Laden. Son nom revient également dans l’exécution des attentats de Bagdad contre le siège des Nations unies et de Nadjaf en août 2003. Pour en revenir à l’exécution des attentats, les enquêteurs n’écartent pas la participation d’activistes d’autres nationalités. En parallèle, la police cherche à savoir comment le groupe terroriste a procédé pour acquérir les explosifs et les détonateurs, de fabrication espagnole. En attendant les conclusions finales des investigations, il se confirme que le Chef du gouvernement espagnol sortant a tout tenté pour détourner les enquêteurs sur la piste de l’ETA, en vain. Maintenant qu’il est hors-circuit, les langues de certains directeurs d’organes de presse se délient.

Ainsi, d’après le directeur du quotidien barcelonais El Periodico, José Maria Aznar l’aurait appelé personnellement jeudi, lui et d’autres de ses collègues, pour insister sur le fait qu’“il ne faisait aucun doute” que l’organisation terroriste basque était l’auteur des attentats. “Tu ne dois avoir aucun doute, c’est l’ETA”, aurait affirmé Aznar à son interlocuteur. Enfin, face à la possibilité de voir la décision du prochain Chef du gouvernement espagnol de retirer ses troupes d’Irak interprétée comme une capitulation de l’Espagne devant le terrorisme, la presse locale ne ménage aucun effort pour en convaincre l’opinion publique nationale et internationale du contraire.

D’autres attentats étaient projetés à Istanbul

Des complices de deux kamikazes, impliqués dans un attentat la semaine dernière à Istanbul contre une loge maçonnique, projetaient de nouvelles attaques, a déclaré, hier, le gouverneur de la ville, Muammer Guler. Les deux kamikazes, dont un a survécu à l’explosion de sa bombe, font partie d’un nouveau groupuscule islamiste, a affirmé le gouverneur lors d’une conférence de presse télévisée. Dix-huit personnes ont été arrêtées dans le cadre de l’enquête et ont reconnu leur implication dans la préparation de l’attentat du 11 mars contre une loge maçonnique, selon le gouverneur. Certaines ont reçu un entraînement militaire dans des camps en Afghanistan et au Pakistan, selon le gouverneur. Il a toutefois estimé qu’on ne pouvait à l’heure actuelle lier ce nouveau groupe au réseau Al-Qaïda d’Oussama Ben Laden.

Le responsable d’Al-Qaïda pour le Golfe tué à Riyad

Un Yéménite, dont la mort avait été annoncée lundi dans un accrochage avec les forces de sécurité saoudiennes à Riyad, est le responsable
du réseau terroriste Al-Qaïda pour la région du Golfe, a-t-on appris hier de sources de sécurité saoudiennes. "Le Yéménite Khaled Ali Ben Ali Haj, tué la veille à Riyad, est le responsable des opérations d’Al-Qaïda en Arabie Saoudite et dans la région du Golfe", a déclaré à l’AFP une source sécuritaire saoudienne sous le couvert de l’anonymat. Le Yéménite a été tué en même temps qu’un Saoudien, Ibrahim Ben Abdel Aziz Ben Mohammad Al-Mazini, dans un accrochage avec les forces de sécurité, a annoncé le ministère saoudien de l’Intérieur dans un communiqué.
Il est le numéro trois sur une liste de 26 activistes recherchés par les autorités saoudiennes pour leurs liens présumés avec les attentats ayant fait 52 tués en mai et novembre 2003 à Riyad.

K.A. , Le Liberté