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Attentats meurtriers : La menace est toujours là

lundi 22 mars 2004, par Hassiba

"La quatrième guerre mondiale.” Après celles de 14-18 et de 39-45, puis la guerre froide, la menace terroriste véhiculée par le réseau Al-Qaïda est ainsi désignée par des analystes européens de plus en plus nombreux.

Et pour cause ! Avec la tragédie de Madrid, aucun continent n’aura été épargné par la terreur. Dernier à être ainsi frappé, le Vieux-continent tente de se prémunir contre de nouvelles attaques, tout en sachant qu’il n’y a pas de dispositif parfaitement étanche.

Surtout que les pays européens peuvent être frappés hors de leur territoire, comme le furent les Américains au kenya, en Tanzanie et au Yémen, ou les Français au Pakistan, sans compter, par ailleurs, les risques encourus en Irak. C’est pour conjurer un tel risque que la Grande-Bretagne, à titre préventif, a pris la décision de transférer une partie de ses services consulaires d’Alger dans un hôtel qui offre une meilleure protection à ses agents.

Déjà dans les années 1990, la Grande-Bretagne avait choisi de “transplanter” ces mêmes services vers la Tunisie.
Pourtant, la perfide Albion n’était pas particulièrement menacée, en étant le sanctuaire de tous les activistes.
Sous le prétexte de la liberté d’expression, de très nombreux terroristes recherchés en Algérie et même en France, pays supposé allié, ont trouvé asile sur son territoire.

Faut-il rappeler que la revue El-Ansar du GIA y était librement éditée et diffusée.
C’est par ce canal qu’Abou Qatada, aujourd’hui emprisonné et craint comme le représentant de Ben laden à Londres, faisait connaître ces “fetwas” sanguinaires et que le GIA revendiquait ses crimes comme des faits héroïques.

La Grande-Bretagne avait choisi de faire la sourde oreille à tous les pays qui lui demandaient un minimum de coopération. Elle avait choisi de se préserver. Politique de courte vue, puisqu’elle est aujourd’hui dans l’œil du cyclone pour être le plus fidèle allié des États-Unis. Pour autant, sa décision de restreindre ses offres consulaires à Alger ne contient pas moins un paradoxe, puisqu’elle arrive au moment où le pays retrouve la paix avec le retour des compagnies aériennes internationales, dont British Airways, et des investisseurs étrangers.

Faut-il alors penser que les services britanniques disposent de renseignements précis d’autant que le GSPC, filiale algérienne d’Al-Qaïda, reste actif ? Certes, l’action se déroule surtout dans le sud. Ce qui a justifié le récent lancement par les États-Unis de l’initiative Pan Sahel qui consiste en des bases mobiles dans le sud algérien et dans les pays sahéliens.

Si la Grande-Bretagne est suivie par d’autres pays, il faudra sérieusement s’interroger et peut-être se préparer à des moments difficiles que l’on croyait définitivement passés derrière nous.

Yacine Kenzy, Liberté