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Bgayet : Formation Professionnelle

Le ministre jette un brin de suspicion sur son secteur

jeudi 11 mars 2004, par Hassiba

Le ministre de la Formation professionnelle qui était en visite mardi à Bgayet a jeté un brin de suspicion sur la gestion de son secteur à la faveur d’une réunion de travail qu’il a présidée au siège de la wilaya.

Après avoir écouté les doléances de plusieurs acteurs locaux, M. El Hadi Khaldi a "produit" d’un seul trait un train de mesures qu’il compte mettre en œuvre rapidement. Il parle ainsi d’effectuer des audits sur la gestion financière de tous les établissements de la wilaya et de soumettre leurs responsables - cette seconde mesure s’étendant par contre à l’échelle nationale - à des contrats de performance.

Le ministre a en outre regretté que les responsables locaux n’ouvrent pas les établissements pour de plus longues vacations quotidiennes. "Je vois qu’on confond ici les notions de place et de poste pédagogique", remarquera-t-il. "Le centre que je viens de visiter peut en réalité accueillir 2 000 stagiaires au lieu de 500 si les gens consentaient à travailler jusqu’à 20 heures", explique-t-il. Un parfait scandale lorsque l’on se rappelle que des 3 970 postulants à la formation pour la rentrée de février dernier, seuls 3 110 ont été retenus pour, officiellement, insuffisance de l’offre. Le directeur de la formation, un intérimaire dont l’UGTA et le SNAPAP ont réclamé la tête, est sommé de faire parvenir sous huitaine à la tutelle les volumes des charges pédagogiques des enseignants ainsi que le taux d’occupation des salles de classe.

Toujours aussi soupçonneux, le ministre assène de but en blac : "Je sait que des enseignants sont payés à ne rien faire !" Ce qui achève de jeter un épais brouillard sur la gestion locale du secteur de la formation professionnelle. Il estime en outre à plus de 9 000 places le déficit de la wilaya en rapport avec le taux de déperdition scolaire et les budgets alloués au secteur. Notons que lors d’une halte au CFPA d’Aokas, le ministre avait décidé d’octroyer une enveloppe de 19 millions de DA pour orienter ce centre vers les métiers de l’artisanat, tandis que 28 autres sont alloués à celui d’Ihaddaden pour des travaux d’extension.

Sur un autre plan, et comme tout bouteflikiste qui se respecte, l’ex-maire de Draria n’a pas omis, sans avoir l’air d’y toucher, d’apporter sa touche à la "hamla intikhabia" en promettant de revenir le... 21 avril prochain, c’est-à-dire bien après l’élection présidentielle. Une allusion subliminale qui veut sans doute dire que les jeux sont déjà faits.

Mohamed Bessa, La dépêche de Kabylie