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Ces enfants qui travaillent pendant l’été en Algérie

mardi 10 août 2010, par Rédaction

Des enfants issus de familles pauvres à travers l’Algérie sont contraint de travailler pendant l’été pour soutenir leur famille.

Ces enfants qui travaillent pendant l’été en Algérie.

Khadidja, une adolescente de 14 ans, et sa compagne du même âge sillonnent l’autoroute allant de Douaouda vers Alger (nord de l’Algérie) pour vendre des galettes. Elle a commencé cette activité à l’âge de 9 ans. Elle est contrainte à l’exercer sans pour autant percevoir aucun sou pour la tâche qu’elle doit assumer. « C’est ma mère qui prépare les galettes. Je les vends et je lui remets l’argent. C’est elle qui assure les dépenses », nous dit cette fillette au visage marqué. Au sortir de l’enfance, Khadidja donne l’air d’avoir la trentaine avec son visage creusé, son teint hâlé et son regard pénétrant. Au cours d’une courte discussion, rien n’indique qu’elle n’a que 14 ans. Sa manière de converser et de raconter sa misère, sa prudence à l’égard des personnes étrangères rendent compte d’une prise de conscience précoce chez cette adolescente qui ne connaît le sens de l’activité ludique que pendant ces quelques moments de pauses, attendant avec ses compagnons l’arrêt d’un véhicule. « On est originaire de Aïn Defla, précisément de la localité de Ouled Ali. Nous avions dû fuir le terrorisme. Mon père est venu s’installer à Douaouda », raconte-t-elle. Depuis cet exode, la famille de Khadidja, composée de 9 personnes, vit dans des conditions sociales des plus lamentables. « Mon père travaille comme agent de nettoyage dans une mosquée. Il touche 3000 DA par mois », fait-elle savoir, précisant que ses trois grands frères ne travaillent pas. Aujourd’hui, Khadidja sacrifie son repos afin d’aider sa famille. Elle voudrait être comme toutes les adolescentes de son âge, se détendre et s’occuper de son apparence physique. Mais la dure réalité de sa famille la prive de toutes ces bonnes choses dont rêve toute adolescente de son âge.

Le travail des enfants dans l’informel en Algérie, comme en témoignent les scènes quotidiennes, démontre le vécu ardu de nombreuses familles algériennes. L’enquête réalisée par les services de l’Inspection du travail en 2008 ne révèle que 0,17% d’enfants qui travaillent. Cette enquête n’a ciblé que le secteur économique. Mais les résultats sont loin de refléter la réalité concernant les enfants exploités, dans la mesure où la quasi totalité de ces jeunes exercent dans l’informel. Et dans la plupart des cas, les parents sont complices. A défaut d’une prise en charge familiale, ces enfants, dont le nombre augmente en Algérie, se débrouillent comme ils peuvent. Vendre des cigarettes dans leur quartier, des m’hadjeb sur les plages en cette période où les estivants affluent, est une pratique à laquelle recourent ces gosses pour se faire de l’argent. Mais, les images les plus frappantes sont celles de ces enfants qui s’installent au bord de l’autoroute pour vendre des galettes. Ils sont là dès le matin, un panier entre les mains ou déposé à proximité, guettant toute la journée les automobilistes. Il suffit qu’un véhicule s’arrête pour qu’ils se précipitent pour convaincre le conducteur d’acheter leur produit. Au milieu de l’autoroute où les véhicules roulent à vive allure, ces gosses ne songent même pas au danger qu’ils courent.

Synthèse de Rayane, www.algerie-dz.com
D’après El Watan