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Crash du B737-200 d’Air Algérie : Un an après

Black-out sur le rapport de la commission d’enquête

samedi 6 mars 2004, par Hassiba

Une année après la catastrophe, le rapport de la commission d’enquête sur les circonstances du crash du Boeing 737- 200 n’est toujours pas connu de l’opinion publique nationale. La commission d’enquête présidée par l’inspecteur général au département de l’ex-ministre des Transports Abdelmalek Sellal n’a soufflé mot sur cette catastrophe qui a endeuillé près d’une centaine de familles.

Même les membres de la commission des transports, des communications et télécommunications ceux de l’Assemblée nationale (APN), qui se sont déplacés sur les lieux de la catastrophe pour l’examen des circonstances et des retombées du crash de l’avion à son décollage de l’aérodrome de Tamanrasset et la prise de dispositions nécessaires pour éviter que de tels événements ne se reproduisent à l’avenir, n’ont jamais donné suite aux interrogations soulevées par l’opinion publique.
Ainsi à l’exception d’une indemnisation à hauteur de 700 000 DA octroyée aux familles des victimes du crash, décidée lors d’une réunion du conseil ministériel qui a eu lieu le 9 mars 2003 et présidée à l’époque par Ali Benflis, aucun autre fait nouveau n’a été enregistré sur cette affaire. Quelques familles des victimes qui ont tenté de peser, pour que "toute la lumière soit faite sur les circonstances de ce tragique accident" se sont fait face à la loi du silence.
Les écrits et autres propos tenus ici et là et selon lesquelles l’accident a eu lieu suite à une panne technique n’ont été ni confirmés ni infirmés par les autorités concernées, encore moins par les premiers responsables de la compagnie. Même le contenu des boîtes noires n’a jamais été rendu public.
Dès lors, des questionnements somme toute légitimes ont été soulevés par les personnes concernées, particulièrement par les familles des victimes du crash, qui ne peuvent consommer leur deuil, "qu’une fois les circonstances de l’accident connues et que les responsabilités soient situées."

Pour rappel, 102 personnes, dont six Français, ont péri et une grièvement blessée lors du crash de l’avion d’Air Algérie lorsqu’il a entamé son décollage de l’aéroport de Tamanrasset, ont indiqué des sources officielles algériennes. L’avion, un Boeing 737, qui effectuait une liaison entre Tamanrasset et Alger via Ghardaïa s’est écrasé à 15h45. Il avait à son bord 97 passagers et 6 membres d’équipage. L’unique survivant est un jeune militaire qui était en permission. L’équipage était composé de 2 pilotes et 4 agents de cabine.
Un des témoins de l’accident avait raconté à la radio que l’avion a pris de la vitesse sur la piste et s’apprêtait à décoller lorsqu’un moteur a pris feu. L’appareil a alors viré et s’est écrasé 600 mètres plus loin.
Cet accident est le plus grave dans l’histoire de l’aviation algérienne, depuis l’indépendance du pays en 1962.

Toutefois, la dernière catastrophe en date remonte, il y a de cela une vingtaine de jours, lorsque un avion de type Beechcraft 1900 D, exploité par la compagnie Tassili Airlines, a été contraint à un atterrissage forcé aux environs de 20 h 55, près de l’aéroport de Ghardaïa. Pris dans une tempête de sable, il a dû se poser en catastrophe. Il transportait à son bord 5 personnes (3 membres d’équipage et 2 passagers) dont un Français. Une autre commission d’enquête a été mise sur pied pour déterminer les circonstances de l’accident, mais sans pour autant fixer une date-butoir pour rendre publiques ses conclusions

Abder Bettache , Le Soir d’Algérie