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Défense : l’Algérie devant le Maroc

mardi 6 juin 2006, par Ahlem

La course à l’armement entre l’Algérie et le Maroc s’est conclu jusqu’à maintenant par un avantage au premier qui bénéficie des ressources financières nécessaires pour s’équiper en équipement militaire de pointe.

L’Algérie est le premier clients arabe de l’industrie espagnole de l’armement devant le Maroc.

Avec une facture de 110 millions d’euros, l’Algérie a acquis 6 avions de transport de type C295, le plus récent appareil des usines EADS Casa. Cela représente le quart des ventes d’armes espagnoles qui totalisent une entrée de 419 millions d’euros durant l’année précédente. Les achats algériens ont été multipliés par quatre en une année, passant de 26 millions d’euros à 110 millions, reléguant le client naturel de l’Espagne, le Maroc, à la seconde position. Cela confirme la concrétisation des termes et clauses du traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération signé en octobre 2002, qui inclut une clause de coopération dans le domaine de la défense. Depuis le début du rapprochement entre les deux pays, les échanges n’ont pas cessé d’augmenter, que ce soit dans le domaine économique, militaire ou politique avec des visites de haut niveau.

Évidemment, le Maroc, qui s’est offert une sérieuse brouille avec son principal partenaire dans la région, n’a toujours pas manqué de réagir négativement aux acquisitions militaires algériennes tout en la présentant, notamment auprès de l’Espagne comme une menace.
Lobbying qui a fini, paradoxalement, par dévoiler aux responsables espagnols le déséquilibre, non seulement entre les deux pays voisins du Sud, mais également un déficit dans ses ventes, particulièrement le matériel de défense, par rapport aux autres pays exportateurs. Volonté politique et pragmatisme ont fini par établir un autre type de relations entre l’Algérie et l’Espagne, basées principalement sur la compréhension et la confiance.

Les achats marocains, en provenance d’Espagne, ont commencé leur vertigineuse chute depuis 2002, date du conflit autour de l’îlot de Perjil. L’incident de l’occupation de l’îlot a donné une véritable image des velléités “guerrières” marocaines et de la menace que représente le royaume dans la région, alors qu’il est déjà en conflit avec le voisin du Sud qu’il occupe depuis 1975. Le Maroc se tourne alors vers les marchés français et américain. Ce qui augmente la méfiance de l’Espagne à son égard. Forcée ou appuyée par les ONG, les expertises et analyses prospectives en géostratégie, notamment celles des experts et l’état-major de l’armée espagnole, l’Espagne a pris au sérieux la menace que représente le Maroc. Et le bon sens voudrait qu’elle ne fournisse pas d’armes à un pays en conflit. D’autant plus que le Maroc est une puissance occupante. Les conclusions des analyses préviennent d’ailleurs que si un conflit se déclenche, ce sera avec le Maroc.

Synthèse de Ahlem, algerie-dz.com
D’après Liberté