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Economie de la connaissance : un très grand retard

jeudi 17 mars 2005, par nassim

L’économie de la connaissance, la high-tech, l’innovation, la recherche-développement, voilà le nouveau concept central des politiques de croissance débattues dans les pays du Nord.

La mondialisation de l’économie exige la compétitivité et les avantages compétitifs sont assurés par l’économie de la connaissance. Dans les pays du Sud aussi, la production industrielle de masse qui y domine encore ne peut assurer « une place au soleil ». Là aussi, l’économie de la connaissance reste le facteur déterminant d’intégration positive au processus de mondialisation de l’économie.

Les délocalisations se fondent, bien sûr, sur l’état de la connaissance dans le pays récipiendaire et l’attractivité d’un site se mesure pour les firmes globales surtout par le niveau de la connaissance atteint par ce pays. Chez nous, rien n’est entrepris sérieusement dans ce domaine. Le pétrole, rien que le pétrole : quelle drogue que ce bien lorsqu’il n’est pas transformé en d’autres ingrédients qui font réellement le développement économique. Lors de sa dernière session, le Conseil économique et social a présenté un rapport, le premier produit Algérie qui établit l’état des lieux dans le domaine de l’économie de la connaissance dans notre pays. Régime d’incitation économique, éducation, innovation et technologies de l’information et de la communication (TIC) sont les piliers de l’économie de la connaissance. Dans ces quatre domaines, notre retard est considérable. Comparé déjà aux seuls pays voisins (qui, bien entendu, ne sont pas eux-mêmes des références au regard de pays comme les USA, le Japon ou encore la France et l’Allemagne), nous sommes en queue du peloton.

Les données rassemblées par le CNES dans le tableau ci-contre parlent d’elles-mêmes. Les scores de l’Algérie dans les différents domaines qui font l’économie de la connaissance, et donc qui alimentent les moteurs de la croissance, de la modernité, de la compétitivité, sont, il faut le reconnaître, bien médiocres et les plus médiocres de la région.

Un autre indicateur significatif du retard cumulé par notre pays dans l’économie de la connaissance est celui qui a trait à la certification ISO 900 et ISO 1400 de nos entreprises (certification du système de qualité et certification qualité et environnement) au 31.08.2004 : 125 entreprises seulement sont certifiées ISO 900 et 1 seule ISO 1400 (Au plan international, au 31.12.2002, 561.747 entreprises ont été certifiées ISO 900 et 36.765 ISO 1400).

Enfin, et juste à titre indicatif sur l’état de l’économie de la connaissance dans notre pays, les brevets d’invention accordés par l’INAPI durant l’année 2003 à des personnes ou des entreprises résidant en Algérie est de 31. 297 ont été accordés à des non-résidents. Aux USA ont été délivrés 338.000 brevets et le Japon en a enregistré 188.000. La Corée du Sud 74.000 et la Chine 30.300.

Toutes ces données sont extraites du rapport produit par le CNES en décembre 2004 intitulé « L’économie de la connaissance, facteur clé du développement : quelle stratégie pour l’Algérie ». Comme on peut le constater, notre pays est totalement immobile dans un domaine vital pour le développement, la compétition économique mondiale et l’avenir de la société. Comment peut-on parler de progrès, d’insertion positive à l’économie mondiale, de bonne santé de l’économie nationale quand le carburant nécessaire au moteur qui tire cette économie est absent ?!

Par Abdelmadjid Bouzidi, quotidien-oran.com