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Enfants abusés en Algérie

dimanche 28 mai 2006, par Souad

Les abus sexuels sur les enfants en Algérie restent largement impunis en raison de la faiblesse de la législation sur la protection des mineurs et du fait que souvent, la loi du silence entoure ce genre de crimes considérés comme tabou dans la société algérienne.

Aux Etats-Unis, la police traque les pédophiles partout y compris sur Internet.

Le dernier bilan de la Gendarmerie nationale confirme que les enfants sont la cible privilégiée de pervers de tout acabit. Faisant le rappel des affaires prises en charge durant le premier trimestre 2006, ce bilan montre que la moitié des victimes pratiquement sont des mineurs. En effet, sur 245 individus ayant fait l’objet de violences, 152 ont moins de 18 ans. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, la plupart sont des garçons. Les sévices les plus répandus sont les actes contraires à la décence, l’enlèvement suivi de viol, l’inceste ainsi que les attentats à la pudeur suivis de viol avec usage ou non de la violence.

Le déclin du nombre de crimes par rapport à la même période de l’année 2005, où 441 affaires avaient été enregistrées, pourrait être un signe d’espoir. Cependant, il faut savoir que peu importe leur ampleur, les chiffres restent toujours trompeurs. Car, les plaintes sont uniquement un indice, mais point un baromètre. Et pour cause, les abus sexuels sur mineurs étant considérés comme un tabou en Algérie, il est rare que les parents ou les victimes elles-mêmes témoignent de ce qu’elles ont enduré (ou subissent encore quelquefois). La dénonciation est rendue plus difficile quand le bourreau est un membre de la famille, du voisinage ou un enseignant.

Il y a quelque temps, le réseau Wassila (une ONG algérienne d’aide aux femmes et enfants victimes de violence) se constituait partie civile dans une affaire de pédophilie, dont le coupable est le maître d’école d’un village de Kabylie. Fort de son autorité, l’enseignant abusait des élèves de sa classe. Des drames de ce genre sont légion. Mais, à l’opposé de cette histoire où le père d’une des fillettes a eu le courage de porter plainte et de mobiliser par la suite tout le village contre le pédophile, dans d’autres cas, les proches des victimes baissent les bras ou refusent carrément de voir la vérité en face.

Dans la chaleur du foyer, à l’école, dans la mosquée et dans la rue, les enfants sont des proies que la faiblesse des lois rend encore plus vulnérables. Aucune clause dans le code pénal ne rend le signalement obligatoire en Algérie. Conscients de la gravité d’une telle lacune, les pouvoirs publics tentent d’y remédier à travers un nouveau texte sur la protection de l’enfance qui, après son adoption par le Conseil du gouvernement, devrait être avalisé prochainement par le Conseil des ministres.

Synthèse de Souad, algerie-dz.com
D’après Liberté