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Inquiétante augmentation de la criminalité à Constantine

mercredi 12 mai 2004, par nassim

Au siège du 5e commandement régional de la Gendarmerie nationale, situé sur le plateau du Mansourah à Constantine, le colonel Djebbar a exposé les bilans de la criminalité et des accidents de la route durant l’année 2003 dans la région de l’Est.

Les actions menées par les unités du commandement ne manqueront pas de révéler une nette augmentation de la criminalité dans ses différents aspects durant les trois dernières années. Le nombre de crimes, de délits et de contraventions recensés est passé de 15 634 en 2001 à 18 296 en 2002 pour atteindre le chiffre de 21 683 crimes en 2003.

Comparativement à l’année 2002, la criminalité en 2003 a connu une hausse de 20,99 % pour les crimes et 21,43 % pour les délits. Cela trouve son origine, selon les services compétents, dans la dégradation des conditions de vie et la baisse spectaculaire du pouvoir d’achat. Le principal indice présenté a été le nombre de chômeurs impliqués, s’élevant à 13 104 personnes, ce qui représente 73,49 % de l’ensemble des inculpés. Pour ces derniers, leur nombre en 2003 a été fixé à 17 830 dont 4647 ont été mis sous mandat de dépôt. On notera une augmentation de l’ordre de 22,45 % parmi les hommes et 25,66 % parmi les femmes. « C’est un fléau qui prend des proportions alarmantes pour devenir une des principales préoccupations des pouvoirs publics », affirmera le colonel Djebbar. « Même si les origines du mal demeurent connues, nous n’avons cessé d’attirer l’attention des autorités et de tirer la sonnette d’alarme tout en menant des mesures préventives par le renforcement de nos patrouilles dans les lieux à risques », poursuivra-t-il. Sur un autre volet, le 5e commandement régional de la Gendarmerie nationale couvrant une superficie totale de plus de 80 000 km2 comptant 498 km de côtes et 465 km de bande frontière, abritant une population dépassant dix millions d’âmes, à la charge de veiller à la sécurité routière et ferroviaire sur des milliers de kilomètres. On note à ce sujet le chiffre de 7804 accidents de la route enregistrés durant l’année 2003 dont 827 mortels et 6580 d’atteintes corporelles, représentant une augmentation de 12,27 %. « Malgré tous les moyens mis en place par nos unités et en dépit des mesures répressives, le constat est toujours dur à faire », remarque le colonel Djebbar. « La prévention des accidents de la route passe inévitablement par l’entretien et le renforcement du réseau routier déjà dépassé par le flux de plus en plus croissant des véhicules.

La réalisation de l’autoroute Est-Ouest y contribuera efficacement. Et puis l’élément humain qui demeure le maillon le plus sensible de la chaîne est à prendre en considération au vu des mutations profondes vécues par la société. » Le conférencier ne manquera pas de rappeler les efforts déployés par son commandement pour le perfectionnement continu du personnel à travers la formation et le développement des moyens de recherche et d’investigation en matière de lutte contre la criminalité et autres fléaux sociaux bien que la couverture sécuritaire estimée à 81,18 % soit encore insuffisante. Le ratio de couverture en Algérie, de l’ordre d’un gendarme pour 1483 habitants, demeure faible par rapport aux pays voisins où on recense un gendarme marocain pour 600 habitants, un « hars » national tunisien pour 600 habitants et un gendarme français pour 600 habitants.

Par S. Arslan, El Watan