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Khalifa nargue l’Algérie

jeudi 11 mai 2006, par Rédaction

Abdelmounene Rafik Khalifa qui a fuit l’Algérie vers la Grande Bretagne pour éviter la justice algérienne, a accordé un entretien à un magazine français où il prétend que son groupe n’a jamais fait faillite.

Airbus A.320-211 de l’ex- Khalifa Airways.

« Moumène » comme l’appelait le tout Alger et le tout Paris s’est décidé à parler, poussé en cela par son désir de parler. « Il est temps d’entendre ma vérité (...) après tous les mensonges qui ont été racontés sur mon affaire depuis trois ans », explique-t-il. Rien ne laissait présager, ces dernières semaines, une telle sortie médiatique. L’ex-patron de l’ex-groupe s’est-il résous à donner de la voix à l’approche d’un procès qu’on dit imminent ? Le concerné se garde de donner la moindre explication sur l’opportunité de son interview. Tout au plus, il présente cet exercice comme une réaction au « discours officiel » qui l’a présenté, tout à tour, comme un « escroc » et un « aventurier » qui a mis en péril l’économie nationale.

D’emblée, l’homme d’affaires, réfugié à Londres depuis l’irruption de la crise, se pose en victime d’une machination. « (...) Mon affaire relève d’un problème politique travesti en problème économique (...) la chute organisée de mon groupe, contrairement à ce qui a été écrit, n’a jamais reposé sur une défaillance financière », dit-il dès la première réponse. « Je maintiens que le groupe n’a jamais fait faillite. C’est une faillite organisée », accuse-t-il. Et l’homme d’affaires d’aligner, en guise d’arguments, une succession de faits, révélateurs, à ses yeux, de la volonté de pousser le groupe au jet d’éponge. « Quand la campagne de presse a commencé contre moi à l’automne 2002, les grandes entreprises publiques ont immédiatement retiré leur argent. Elles ont tout récupéré ». Cette indication contraste avec la version officielle selon laquelle les dépôts des entreprises et organismes publics se sont volatilisés.

Sans le dire explicitement, Abdelmounene Rafik Khalifa reconnaît que le coup de grâce a été porté avec le blocage des opérations vers l’extérieur, une opération décidée par la Banque d’Algérie en novembre 2002. Faillite du groupe Khalifa ? Son ex-patron ne veut pas l’entendre de cette oreille. A l’en croire, aucun indicateur ne suggérait une perspective aussi sombre à l’époque. « Le jour où j’ai quitté le groupe », explique-t-il sans préciser la date, « il y avait 1,7 milliard de dollars à la banque. J’ai les documents ici ». Autre argument au travers duquel Abdelmoumène Khalifa veut mettre à mal la version de faillite : l’état de la trésorerie d’autres entités du groupe au moment de la liquidation. « Il y avait 300 millions de dollars pour Khalifa Airways, 17 millions de dollars pour la compagnie Antinéa », rachetée au groupe GOFAST. Dans un propos à l’allure de défi, l’homme d’affaires se demande pourquoi les autorités sont-elles « toujours incapables de faire un procès ».

Synthèse de Rayane, algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran