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L’Algérie à l’ère du numérique

lundi 7 novembre 2005, par Rédaction

L’Algérie n’ayant aucune envie de rater le train de la société de l’Information, tente de rattraper son retard en matière d’infrastructures grâce à l’amélioration de la situation sécuritaire et la hausse du prix du baril de pétrole.

En attendant la généralisation de l’ADSL en Algérie, les algériens se connectent à Internet dans les cybercafés.

Selon les experts de la Banque mondiale, notre pays détient des atouts (l’importance de la demande solvable, une relative amélioration du risque Algérie, une coopération internationale active, l’émergence d’un secteur privé dans les domaines des technologies de l’information et de la communication (TIC) et les retombées de l’exportation des hydrocarbures) lui permettant d’accéder réellement à la société d’information.

Néanmoins ces atouts ne peuvent être profitables qu’à travers la mise en place d’une stratégie cohérente pour la société d’information ; un usage judicieux des TIC élargi à tous les pans de la société. Le tout repose sur un Etat fort au sens démocratique du terme, une économie performante, un accès facile aux politiques du gouvernement et à ses stratégies du savoir, une participation active de la société civile, la liberté d’expression et d’opinion, le refus de toutes formes de corruption, une plus grande transparence dans la gestion des comptes publics.

Une dynamique engagée

Au plan pratique, l’Algérie a initié une dynamique de recherche, d’information et de réalisation des projets en rapport avec la société de l’information. De même, il y a la création de structures et commissions chargées du suivi du programme arrêté. Sans se livrer à une bataille des chiffres, il y a lieu toutefois de constater que notre pays a connu depuis 2001 un bond quantitatif en matière d’équipements téléphoniques et informatiques. Avant cette date, le nombre de téléphones fixes était estimé à 1 980 000 lignes soit 6,36%, ce qui situait notre pays dans une position peu enviable : 132ème dans le monde sur 194 pays. En 2003, ce taux est passé à 10,2% et il est appelé à se développer à l’avenir avec l’arrivée du deuxième opérateur Orascom. Le téléphone mobile, en revanche, il a connu un véritable « boom ». 10 millions de puces sont départagées entre les opérateurs existants avec une avancée remarquable de Djezzy, suivi de Mobilis et Nedjma.

Les télécommunications se sont élargies à d’autres technologies : le téléphone fixe sans fil (wireless Local Loop, WLL) avec 435 000 lignes et le téléphone par Internet (Voice Over Internet Protocol VOIP) qui est déjà opérationnel. Egalement, 35 000 km de fibre optique viennent renforcer le réseau des télécoms en plus des câbles (par air, mer et terre) qui relient notre pays à l’Europe, l’Asie et l’Afrique (Nigeria). Alors que la numérisation du réseau téléphone a atteint 95%, on peut constater avec force arguments que le secteur des télécoms est en pleine expansion. L’année 2006 verra une libéralisation complète et effective de tous les segments de transmission, de réception et de distribution, selon les experts du MPTIC.

Données rassurantes

Au niveau des équipements informatiques, le parc est estimé à 1 million d’unités avec 200 000 PC introduits en 2004, selon les sources officielles. Pour le réseau Internet, ils sont plus d’un million d’internautes à être connectés grâce au concours d’une cinquantaine de fournisseurs actifs (publics et privés). Selon les statistiques du MPITC, 11 000 écoles sur un total de 23 000 sont reliées au réseau. Alors que l’Eepad offre un service haut débit (ADSL) à 127 000 abonnés, pour sa part, Jawab la plate-forme de l’opérateur public Algérie Télécom fournit 10 000 accès et assure déjà le service pour 100 000 abonnés.

Il existe 5 000 sites algériens sur le Web, dont 95% sont hébergés à l’étranger. Au plan des réalisations, le cyberparc de la nouvelle ville Sidi Abadallah à l’ouest d’Alger s’apprête à jouer un rôle primordial dans la recherche et la veille technologique, affirme Mahieddine Ouhadj, conseiller au MPTIC. « Il est l’un des outils-clés dans la mise en oeuvre de la stratégie globale initiée par l’Algérie », précise l’orateur. « Au niveau des structures de l’Etat, ajoute M. Ouhadj, le Réseau intranet gouvernemental [RIG] est intervenu pour rapprocher les citoyens des structures à travers des applications électroniques et des transactions ». « A présent, la plupart des institutions gouvernementales sont rattachées au réseau avec l’objectif d’avoir une seule et unique adresse pour accéder au portail gouvernemental », conclut l’orateur.

En termes pratiques, plusieurs ministères ont d’ores et déjà initié et lancé des projets fort ambitieux pour rendre palpable la société de l’information. Ainsi, le ministère de la Justice, à titre d’exemple, a entamé un travail laborieux pour faciliter l’obtention des documents administratifs et le suivi des dossiers de justice par les concernés. Les domaines de l’enseignement à distance (e-learning), de la santé (e-health) et du commerce électronique (pour ne citer que ces trois) sont sur le point de réaliser de grandes prouesses dans un avenir très proche.

Synthèse de Mourad
D’après La Tribune