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L’Algérie ambitionne de construire un million de logements d’ici 2009

mercredi 18 mai 2005, par nassim

Pour concrétiser le programme de construction d’un million de logements en Algérie d’ici 2009, Mohamed Nadir Hamimid, le ministre de l’habitat et de l’urbanisme, tente de mobiliser ses troupes.

Hamimid espère vaincre la crise du logement en Algérie.

S’exprimant à l’ouverture de la conférence nationale sur les systèmes constructifs et les matériaux et produits de construction qui se tient à l’hôtel El-Aurassi, à Alger, le ministre s’est félicité de voir les acteurs du secteur s’impliquer dans un débat et des échanges dont il est attendu une stratégie consolidée car, a-t-il dit : “nous basculons dans une nouvelle logique (...) et nous sommes dans une phase qui nous impose de passer en revue nos expériences, nos moyens et nos capacités de réalisation.” À ce propos, le ministre de l’habitat a admis comme “objectives” les interrogations que se posent les observateurs quant aux capacités du pays à réaliser un programme aussi vaste dans les délais impartis. Mais il n’en considère pas moins que l’expérience des entreprises algériennes et de leurs cadres, architectes et ingénieurs, ainsi que d’autres données sont “à même d’inverser cette tendance au pessimisme”. À condition, toutefois, “d’accroître rapidement nos capacités de réalisation, notamment par l’industrialisation des procédés”.

Le ministre a exhorté les entreprises algériennes à saisir l’opportunité de ce programme pour se hisser à un niveau de compétitivité supérieur. Il rappellera qu’ “il n’y a pas si longtemps, nos entreprises se plaignaient de l’absence chronique de plans de charge”. Le programme de réalisation de un million de logements d’ici à 2009 arrive donc à point nommé pour lever cette contrainte. La chance est d’autant plus intéressante que les pouvoirs publics se disent prêts à accorder un traitement de faveur aux entreprises nationales dans les limites prévues par le code des marchés publics. M. Hamimid a rappelé à ce sujet qu’en vertu de ce code, une entreprise nationale qui se propose pour la réalisation d’un projet dans les mêmes conditions (délais, qualité, etc...) qu’une entreprise étrangère pour un montant qui ne dépasse pas de plus de 15% celui proposé par cette dernière, a toutes les chances de remporter le marché.
Le ministre fera savoir que le temps presse et que les terrains destinés à ce programme sont d’ores et déjà identifiés et les études entamées.

La réalisation de ce programme, dans le respect des normes de sécurité, des délais, des coûts et du cadre de vie, pour lequel “l’État a mobilisé des ressources budgétaires jamais égalées” (environ 555 milliards de dinars) est tributaire de la capacité des spécialistes à concevoir une stratégie et des procédés de réalisation adaptés. C’est à cela que les conférenciers se sont attelés, hier, et leurs travaux devront se poursuivre, aujourd’hui, pour aboutir à une série de recommandations.

Le sable concassé, seule alternative

Le ministre de l’habitat et de l’urbanisme, lors d’un point de presse tenu, hier, en marge de la conférence sur les systèmes constructifs et les matériaux et produits de construction, a annoncé que l’extraction de sable des plages et des oueds sera formellement interdite d’ici à deux ans, conformément aux mesures gouvernementales visant à la protection de l’environnement. D’où la nécessité, pour la réalisation du programme de logements, de recourir au sable concassé produit par les carrières et qui permet, selon lui, d’obtenir un béton de qualité. Ces dernières sont donc appelées “à renforcer et moderniser leurs moyens de production afin d’être au rendez-vous”. C’est ainsi qu’une enveloppe de neuf milliards de dinars a été dégagée pour permettre aux entreprises concernées et donc aux stations de concassage d’acquérir de nouveaux équipements, a encore indiqué le ministre qui estime qu’ “il n’est plus possible de soutenir un pillage éhonté du sable des plages et des oueds”.

Par FAROUK LEKHMICI, liberte-algerie.com