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L’Algérie doit-elle rompre avec l’Irak ?

jeudi 4 janvier 2007, par Bilal

Les relations entre l’Algérie et l’Irak de Nouri Al-Maliki pourraient se limiter au strict minimum après l’exécution "scandaleuse" de l’ex-président irakien Saddam Hussein.

Une émotion profonde s’est emparée de l’opinion publique algérienne après la diffusion des images de Saddam Hussein sur l’échafaud le matin de l’Aïd. Le Président algérien, qui accomplissait la prière dans la Grande-Mosquée d’Alger, ne cachait pas aussi sa désapprobation face à cet acte barbare. Malgré une réaction diplomatique aussi timide que tardive, l’onde de choc du procédé a secoué les hommes politiques en Algérie. Le lendemain, les journaux publics sont sortis en noir, signe de deuil, alors que la Télévision algérienne n’a pas diffusé les images de la pendaison, certainement en signe de respect à l’égard du peuple irakien. Le ministre des Affaires religieuses avait même décidé de la prière de l’Absent pour le lendemain dans les mosquées algériennes. Le triptyque du gouvernement algérien sur l’Irak est limpide.

Dès qu’il s’agit du nouvel Irak, Alger réitère une position de principe, certes intransigeante, mais qui semble ne pas coller à la réalité de la situation de l’Irak actuel. D’abord la question du “retrait des forces étrangères”. Tout en se gardant de citer les forces militaires américaines en Irak, la diplomatie algérienne, à sa tête le président Bouteflika, n’hésite pas à condamner “l’occupation” ou “l’invasion” des termes qui font grincer des dents à Washington. Malgré que l’Algérie soit l’allié des États-Unis dans la guerre contre le terrorisme, le dossier irakien n’a jamais constitué un point d’achoppement entre Algériens et Américains. Car dans cette demande de retrait des forces américaines subsiste une nuance, qui est souvent réitérée dans les grandes occasions diplomatiques et qui stipule, que l’Irak doit “récupérer ses ressources naturelles” trustées par les firmes pétrolières américaines dont un grand nombre est aussi présent dans le Sahara algérien.

Au second plan, la diplomatie algérienne a toujours revendiqué “la réappropriation des Irakiens de leur souveraineté totale”. Ce qui implique la souveraineté territoriale et identitaire. Or, sur ce plan -, ce qui nous amène au troisième point de discorde -, l’Algérie a toujours plaidé pour “la participation de toutes les forces vives irakiennes sans exception”. À savoir la réintégration des forces sunnites. Décoder les anciens du gouvernement irakien issus du Baâth irakien, dans la décision du nouvel État irakien. De ce fait, la position algérienne paraît totalement décalée quand on observe la tournure des évènements. Malgré les “bonnes intentions” affichées par Maliki, qui reprend une idée toute algérienne de “gouvernement de réconciliation nationale” en Irak, la pendaison de Saddam Hussein est venue démontrer que les chiites d’Irak n’ont cure des recommandations des pays arabes.

Synthèse de Billal, algerie-dz.com
D’après Liberté

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