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L’Algérie doit protéger parc naturel d’El Kala

lundi 10 mars 2008, par Samir

La protection du parc naturel d’El-Kala dans l’Est de l’Algérie est une nécessité car il représente un patrimoine national pour les générations futures.

Le parc d’El-Kala en Algérie.

Peut-on encore parler sérieusement d’environnement et de politique de promotion de la destination Algérie sans se couvrir de ridicule ? Comment peut-on encore évoquer l’environnement alors qu’on a échoué à préserver un parc naturel pourtant protégé par des conventions internationales et un décret présidentiel ? Le ministère de l’Environnement n’était-il pas censé être le premier à s’opposer ouvertement à un tracé autoroutier traversant un parc naturel de l’envergure du parc national naturel d’El Kala ? Le département de Cherif Rahmani a gardé et garde le silence alors que des associations environnementales et des scientifiques se battent depuis le mois de juin dernier pour tenter de sauver un territoire protégé dont toute détérioration est à jamais irréversible. Ces associations ne désespèrent pas de voir enfin les pouvoirs publics prendre conscience de l’étendue et de l’importance du gâchis qu’occasionnerait le passage d’une autoroute à quelque 1 500 mètres des lacs Tonga et Oubeïra, lieux d’hibernation de nombreuses espèces animales. Des écosystèmes uniques en Méditerranée abritent des biotopes et des biocénoses aussi spécifiques protégés par la convention de Ramssar.

Comment peut-on alors se targuer de politiques environnementales si l’on n’a pas bougé le petit doigt pour sauver ce fleuron de la biodiversité méditerranéenne de l’agression des bulldozers ? Outre les nombreux aménagements touristiques et routiers réalisés tout autour du parc sans que cela suscite des remous de la part des autorités habilitées à le protéger et, parfois même, avec leur complicité, à l’image de la voie ouverte sur le littoral reliant la plage de la Messida à celle de cap Rosa, le pire est déjà en train de prendre forme.
Le mégaprojet du tracé de l’autoroute Est-Ouest commence à prendre forme aux dépens de la zone humide d’El Kala. Ce chantier titanesque, qui va relier Tlemcen à Annaba sur 1 216 km de bitume et qui coûtera à l’Etat la bagatelle de 11 à 15 milliards de dollars, a démarré en septembre 2006. Depuis le lancement d’une pétition nationale contre le tracé de l’autoroute à travers le parc naturel d’El Kala, le ministre des Travaux publics, M. Amar Ghoul, a commencé par minimiser les risques en déclarant que c’est un simple « tracé de 15 km, qui traverse une région semi-urbaine. Cela veut dire qu’il ne représente aucun risque de dégradation pour ce parc ». Sous la pression des associations et le battage médiatique sur la nécessité de préserver cette aire naturelle, héritage des générations futures, le ministre s’est engagé publiquement le 4 juillet dernier à trouver une autre solution que celle qui sacrifie ce patrimoine international de la biodiversité. A l’heure où toutes les consciences du monde commencent à réagir sur les chamboulements climatiques, l’Algérie va à contresens de tout ce qui se fait sur la planète en matière d’écologie. Les travaux n’en sont encore qu’au niveau des premiers défrichements, mais la catastrophe ne saurait tarder puisque la fin des travaux est prévue pour 2009. Il y a urgence de trouver une solution équitable et honorable.

Synthèse de Samir, www.algerie-dz.com
D’après la Tribune