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L’Algérie engagée sur plusieurs fronts

dimanche 26 septembre 2004, par Hassiba

Forte d’une expérience de plus de deux décennies, l’Algérie fait de la coopération en matière de lutte antiterroriste, notamment sur le plan régional, une constante de sa politique étrangère, qui répond le mieux à sa vision d’approche sur la question.

Ce n’est pas un hasard si l’Algérie s’apprête à accueillir sur son sol le Centre africain de lutte contre le terrorisme. Sa participation active dans le front international de lutte antiterroriste mis en place au lendemain des événements du 11 septembre aux Etats-Unis lui a valu une reconnaissance mondiale, à telle enseigne qu’elle devient incontournable dans la mise en œuvre des stratégies de lutte contre ce fléau tant sur le plan régional que continental.

L’Algérie s’est attelée à mettre à profit son retour sur la scène internationale, qui intervient après un long isolement, pour réaffirmer sa détermination à poursuivre, dans le cadre de la loi, la lutte contre ce phénomène en ne ménageant pas ses efforts pour faire profiter les autres pays de son expérience. C’est ainsi qu’elle se retrouve engagée sur plusieurs fronts.

Premièrement, l’Algérie fait partie du panel des 19 pays africains, européens, asiatiques et américain -France, Etats-Unis, Royaume-Uni, Maroc, Egypte, Turquie, Sénégal, Burkina Faso, Tchad, Soudan, Côte d’Ivoire, Lesotho, Zimbabwe, Cambodge, Bénin, Burundi, Togo et Mauritanie- et des responsables d’Interpol qui ont élaboré mardi dernier une stratégie de lutte contre le terrorisme transfrontalier et la criminalité en Afrique à exécuter par des opérations conjointes et des échanges d’informations. C’était lors d’un colloque tenu à Nouakchott, lundi et mardi derniers, sur le terrorisme et la criminalité en Afrique. Les experts de ces pays, affiliés au groupe multidisciplinaire international Fusion Task Force, réunissant des policiers de plusieurs pays, créé par Interpol et chargé de la lutte contre le terrorisme, ont décidé de mener des « opérations conjointes transfrontalières pour lutter plus efficacement contre les menaces terroristes et criminelles » dans la région Afrique, indique un communiqué sanctionnant les travaux de ce colloque, tel que rapporté par l’AFP. En plus de la tenue d’une réunion de travail opérationnelle, les participants encouragent les rechanges d’informations et renseignements sécuritaires afin de mieux organiser les opérations de recherches des personnes. Les experts désignent la zone frontalière entre l’Algérie, la Mauritanie, le Mali et le Niger comme un refuge favorable pour les groupes terroristes.

Deuxièmement, l’Algérie est partie prenante de la lutte contre les activités terroristes à ses frontières sud, qu’elle partage avec le Tchad, le Niger, le Mali et la Mauritanie, dans une immensité de territoire qui fait office de lieu de repli refuge pour les terroristes. En raison des activités qui y sont signalées, notamment suite à l’affaire « El Para », la région du Sahel est particulièrement sous haute surveillance des grandes puissances engagées dans la lutte contre ce fléau, notamment les Etats-Unis. D’où le lancement de l’initiative américaine, Pan Sahel, en direction des pays du Sahel et du Maghreb, qui consiste à l’entraînement des armées de ces pays à la lutte contre le terrorisme.

Troisièmement, l’Algérie est associée au partenariat entre le sud de l’Europe et le Maghreb, à travers sa participation jeudi prochain à Paris à la réunion d’experts, en préparation à la rencontre ministérielle du groupe des « 4+3 » qui englobera quatre pays du sud de l’Europe occidentale (France, Italie, Espagne et Portugal) et les trois pays du Maghreb (Algérie, Maroc, Tunisie). A l’occasion de la réunion ministérielle de la communauté des démocrates, tenue mercredi dernier en marge des travaux de la 59e session de l’Assemblée générale des Nations unies, l’Algérie a réitéré sa détermination à poursuivre, dans le cadre de la loi, la lutte contre la criminalité terroriste.

Vendredi, à New York, en marge de la réunion ministérielle du G8 et des pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, notre ministre des Affaires étrangères a plaidé pour « une participation active » de tous les pays arabes au forum du futur et rappelé l’urgence à trouver des solutions aux problèmes de la région du Moyen-Orient dans le respect de la légalité internationale. Il a indiqué que « la réussite de cette initiative invite nos pays à une coopération plus étroite et plus conséquente face aux nouvelles menaces à la sécurité collective et à la stabilité de nos pays respectifs, principalement la question de la lutte contre le terrorisme sous toutes ses formes ».L’Algérie, qui a longuement appelé à un front uni contre le fléau, est rejointe par nombre de pays sur la nécessité de coordonner les moyens de lutte. Ainsi, en est-il de l’appel pour l’organisation d’une conférence internationale sur le terrorisme sous l’égide des Nations unies lancé par le ministre égyptien des Affaires étrangères, M. Ahmed Aboul Geit, vendredi dernier à New York. Le ministre égyptien a proposé que l’Assemblée générale mette en place un groupe de travail chargé de réfléchir aux moyens d’améliorer l’efficacité de l’ONU dans la lutte antiterroriste. Lequel groupe de travail pourrait être accompagné de réunions préparatoires au niveau régional et conduirait à l’adoption, lors d’un sommet international, d’une convention cadre de lutte contre le terrorisme.

Par Amar Rafa, La Tribune