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L’Algérie, la charte et la paix

mercredi 28 septembre 2005, par Rédaction

Demain jeudi, plus de 18 millions d’algériens sont appelés à se prononcer sur le projet de "Charte pour la paix et la réconciliation nationale" en Algérie.

Bouteflika a parcouru l’Algérie pour convaincre les algériens sur les mérites de son projet.

"Oui pour la paix" : c’est sous ce thème que les autorités algériennes et les partis politiques partisans du "oui", les seuls ayant droit à la parole, ont fait campagne ces dernières semaines. Une campagne marquée par l’absence de tout débat contradictoire.

Le président Bouteflika s’est personnellement impliqué en multipliant les meetings à travers toute l’Algérie pour rallier ses concitoyens à sa vision de la réconciliation, "seule alternative pour tourner définitivement la page de la tragédie nationale". La terminologie officielle prend soin de ne pas faire de différence entre les victimes du terrorisme et des forces de l’ordre.

Parallèlement, les partis de la coalition gouvernementale (FLN, RND, MSP), joints pour la circonstance par le Parti des travailleurs (extrême gauche) de Louisa Hanoune et le MRN (islamiste) d’Abdallah Djaballah, pour ne citer que ces deux formations, ont également sillonné le pays pour prêcher la "cause" de la réconciliation nationale.

Tous les moyens ont été mobilisés pour provoquer un afflux d’électeurs en faveur de ce texte qui va un peu plus loin que celui de la "Concorde civile", adopté par référendum en 1999, avec 85% de "oui". Reste que la Charte proposée au vote laisse encore des questions sans réponses et donne carte blanche au chef de l’Etat algérien.

Le projet de Charte pour la réconciliation en Algérie stipule par exemple que les anciens dirigeants du FIS ne pourront plus prétendre à des activités politiques. Mais le texte ne précise pas à partir de quel degré de responsabilité au sein du parti un membre est considéré comme dirigeant.

Autre flou, l’amnistie est accordée à tout islamiste non impliqué dans des crimes de sang, mais aucune structure n’est prévue par le projet pour faire le tri parmi les éventuels repentis.

Les observateurs jugent que le projet sera largement approuvé par les algériens et la question qui revient souvent quel en sera le taux de participation.

Synthèse de Mourad
D’après AP