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L’Algérie met en œuvre la convention d’Ottawa

jeudi 25 novembre 2004, par Hassiba

L’Algérie a procédé hier à la première opération de destruction de son stock évalué à 165 080 mines antipersonnel, tous types confondus (à pression, bondissante et à fraction), conformément à ses engagements pris lors de la signature, puis de la ratification de la convention sur l’interdiction de l’emploi, du stockage, de la production et du transfert de mines antipersonnel, conclue à Oslo le 18 septembre 1997.

La cérémonie de destruction s’est déroulée au polygone central de l’air à Hassi Bahbah en présence des hautes autorités civiles et militaires, parlementaires, membres de la société civile et d’invités représentant le corps diplomatique et des ONG, dont Handicap International qui a passé une convention avec le ministère de la Solidarité dans la prise en charge des victimes du terrorisme, et le président de l’assemblée des Etats parties de la conférence d’Ottawa.

Les mines à détruire proviennent essentiellement du stock de l’Algérie qu’un rapport du gouvernement, établi en avril 2003, évalue à 150 050 unités, réparties comme suit : 69 971 mines à pression, 777 mines bondissantes et 94 332 mines à fraction. Il s’agit également de décontaminer les zones frontalières minées par l’armée coloniale avant 1962, selon une carte géographique du 15 janvier, et les zones nouvellement affectées par les groupes terroristes dans le nord du pays. Ces véritables « engins de la mort », en effet, ont été dissiminés aux frontières avec la Tunisie et le Maroc qui ont fait l’objet de « verrouillage » à travers l’installation de barrages minés dénommés « ligne Challe » et « ligne Morice ». 3 064 180 mines indétectables de type « encrier » ont été utilisées sur 1 049 km et une superficie de 5 676 hectares, suivant une densité qui varie de 0,8 à 3,5 mines par mètre linéaire. Les groupes terroristes, pour leur part, ont employé des mines, quoique de fabrication artisanale, mais qui répondent parfaitement à la définition donnée par l’article 2-2 de la convention susmentionnée.

Conformément à l’article 3 de la convention, l’Algérie a pris la décision de détruire 150 050 unités et de conserver une quantité de 15 030 mines antipersonnel.D’un côté, un programme de décontamination de l’ensemble du territoire national est en cours d’élaboration en fonction des renseignements que l’Algérie possède déjà concernant les zones contaminées par l’armée coloniale, ainsi que des informations recueillies sur les zones nouvellement minées par des groupes terroristes. D’un autre côté, le 7 juillet 2003, le ministre de la Défense a pris une instruction relative à la conservation et à la destruction de mines antipersonnel.L’instruction en question définit les mesures à appliquer en matière de conservation et de destruction des mines antipersonnel conformément aux dispositions de la convention du 18 septembre 1997, ratifiée par décret présidentiel n°2000-432 du 17 décembre 2000.

La première opération de destruction qui s’est déroulée hier, en présence d’invités nationaux et étrangers, regroupera trois séquences de destruction où est prévue l’élimination de 3 030 mines antipersonnel. Elles seront suivies d’autres opérations jusqu’à l’achèvement total de la destruction des stocks de mines antipersonnel.Il est prévu que le comité interministériel du suivi de la mise en œuvre de la convention sur les mines antipersonnel, créé par décret présidentiel n°03-211 du 8 mai 2003, assiste à chaque opération de destruction.

Par Amar Rafa, La Tribune