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L’Algérie peine à prendre le train du changement

dimanche 19 juin 2011, par Rédaction

Les Algériens sont nombreux à vouloir des changements démocratiques en Algérie mais le régime de Bouteflika fait tout pour bloquer le processus.

L’Algérie peine à prendre le train du changement.

L’ancien chef du gouvernement Ahmed Benbitour a fini par se rendre à l’évidence et admettre que l’Alliance nationale pour le changement (ANC), qu’il avait tenté de structurer avec notamment le parti islamiste El Islah, est un échec désormais consommé. Globalement, l’invité, hier, du Centre d’études stratégiques du journal El Chourouk a noté l’incapacité des élites nationales à piloter le changement en Algérie. Mais à quoi est due, si l’on suppose que l’assertion soit vraie, l’absence des élites nationales dans la conduite du changement en Algérie ? L’exercice est visiblement laborieux pour Ahmed Benbitour qui, pour les besoins de la démonstration, a replongé dans l’histoire de la guerre de libération, époque à laquelle il situe le dépassement des élites d’alors par la dynamique révolutionnaire du Comité révolutionnaire pour l’unité d’action (Crua). L’ancien chef du gouvernement a considéré que, depuis, les élites ont connu la même mauvaise fortune. « La marginalisation des élites et le sacrifice de la démocratie et des contre-pouvoirs trouvent leur racine dans le processus de lutte de libération nationale du système colonial », a-t-il soutenu. Autrement dit, la situation des élites d’aujourd’hui n’est autre que le prolongement d’une situation antérieure.

Décrivant la nature du régime en place, Ahmed Benbitour l’a désigné par le vocable d’autoritaire et de patrimonialité qui use de la rente pour corrompre. Et pour lui, le système se maintient par l’utilisation de l’embellie financière pour s’acheter la paix civile, la faible mobilisation citoyenne pour imposer le changement. « La majorité des organisations agréées de la société civile servent les intérêts de groupes pour qui le statu quo est matériellement protecteur et rémunérateur ; même lorsqu’elles le qualifient dans leur discours de moralement répréhensible et c’était très net durant les dernières campagnes électorales et en ce moment d’anticipation d’un éventuel changement. » Ahmed Benbitour fait bien de noter cela, puisque l’on voit les organisations de la société civile accourir chez Bensalah, cautionnant de fait le processus de « réformes » que le pouvoir a mis en branle pour éviter le changement réclamé en Algérie. D’ailleurs, il a rappelé qu’il ne s’est pas rendu aux consultations puisqu’il s’inscrit, lui, dans une optique du changement de système et non de réformes. « La priorité doit aller au changement du système de pouvoir et à la refondation du système de gouvernance. » Mais alors que faire pour parvenir au changement, d’autant que, a constaté Benbitour, l’Etat déjà défaillant dérive vers un Etat déliquescent ? L’ancien chef du gouvernement pense que les élites doivent parvenir à se regrouper et se constituer en pôles influents, penser institutions et élaborer des stratégies d’alliances pour le changement.

Synthèse de Rayane, www.algerie-dz.com
D’après Le Soir d’Algérie