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L’armée tchadienne harcèle le GSPC

jeudi 11 mars 2004, par Hassiba

L’armée tchadienne semble convaincue d’avoir accroché l’émir du GSPC, Abderezak « el para », et son groupe dans la région de Tibesti. A la tête d’une cinquantaine de terroristes, le chef des salafistes vit-il ses dernières heures ?

« Abderezak le para est aux côtés de ses troupes avec des armes lourdes qu’il aurait récemment achetées. C’est quasi certain », indi-quera à l’AFP une source militaire occidentale à Bamako. En effet, depuis deux jours, un groupe du GSPC qui s’est infiltré au Nord du Tchad et a été accroché par une unité militaire tchadienne en patrouille dans la région de Data, est encerclé et livre une bataille acharnée.

La présence de Abderezak El Para a été donnée pour certaine du fait qu’un véhicule du convoi des islamistes actuellement aux confins du Tchad a été formellement identifié comme celui à bord duquel le chef du GSPC circule généralement dans le Sahara.

Cette source militaire, apparemment des services de renseignements, a ajouté que l’émir salafiste a été déjà signalé au Niger lors d’un accrochage avec les forces armées nigériennes et qu’il avait dirigé une attaque.

Le commando salafiste baptisé « Tarek Ibn Zyad » avait, selon les militaires maliens, quitté le Nord du Mali en direction du Niger qu’il n’a fait que traverser pour aboutir dans le désert de l’extrême nord du Tchad où il a été accroché.

« Ils sont au Tchad aujourd’hui. Demain, ce sera ailleurs. Il faut les couper de leur base arrière, sinon ils vont recruter et former dans la région une internationale du terrorisme », a averti cette source occidentale. Les chancelleries de plusieurs pays ont, depuis l’affaire des otages européens kidnappés dans le désert algérien, créé un pool antiterroriste dans le Sahel. Si les services de renseignements allemands semblent avoir déserté la région malgré le mandat d’arrêt international lancé par le tribunal de Karlsruhe, d’autres services secrets notamment la DGSE française - dont le Niger, le Mali et le Tchad sont des zones d’influence traditionnelles - et la CIA américaine sont aux aguets concernant les déplacements des bandes criminelles dans la sous-région. Quant aux services libyens, ils ont la particularité de connaître le périmètre mieux que quiconque ainsi que les groupes activant dans ces zones.

Reste à savoir également quel était l’objectif précis de l’escapade du GSPC au Tchad ? Si le gouvernement de N’Djamena s’est empressé, pour des besoins de politique intérieure, de mettre cette incursion sur le dos des rebelles du MDJT tchadien, les accusant de chercher l’assistance des islamistes algériens, ce mouvement a catégoriquement démenti, depuis Libreville, une quelconque jonction avec les salafistes : « Le MDJT dément catégoriquement non seulement les informations calomnieuses selon lesquelles des groupes salafistes ont cherché à joindre le Tibesti, mais également tout contact avec une obédience intégriste ». Le MDJT ajoutera dans son communiqué que « les combats rapportés sont imaginaires » sans préciser toutefois la réalité de ce qui se déroule sur le terrain.

Le MDJT se définit d’ailleurs comme un mouvement d’essence « laïque, démocratique et républicaine » et accuse le régime d’Idriss Deby d’être lié, par contre, aux islamistes soudanais de Hassan Tourabi.

En tout état de cause, les jours de Abderezak El Para semblent comptés surtout que des renforts arrivent sur les lieux de l’incident, selon la radio tchadienne.

Mounir B. , quotidien-oran.com