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La France et l’Algérie discutent d’Union pour la Méditerranée

mercredi 14 mai 2008, par Rédaction

La France ambitionne de convaincre l’Algérie de participer activement à la promotion et à la construction de l’Union pour la Méditerranée.

L’Algérie, la France et l’Union pour la Méditerranée.

La très attendue visite de Bernard Kouchner en Algérie n’a finalement pas changé grand-chose aux relations algéro-françaises. Le projet de l’union pour la Méditerranée constitue, encore une fois, un autre point de discorde entre des relations déjà trop compliquées et dépassionnées entre l’Algérie et la France qui se sont déjà « heurtés dans le passé », pour reprendre la formule de Bernard Kouchner. Le semi échec des discussions sur le sujet n’a cependant pas été dit expressément. Mais le ministre français des Affaires étrangères et européennes en a dit quelque chose avec sa franchise légendaire. « Tout n’est pas réglé. Mais j’espère que ce sera le cas lors du sommet de Paris », qui se tiendra le 13 juillet dans la capitale française. Et lorsqu’il dit que tout n’est pas réglé, Bernard Kouchner a signifié, en des termes à peine voilés, que l’Algérie n’est toujours pas complètement acquise à un projet, l’union pour la Méditerranée, qui n’est qu’au stade des intentions, même si le ministre français a tenté d’en exhiber des contenus concrets lors de sa conférence de presse lundi dernier, sans doute pour dissiper les craintes des Algériens à ce sujet.

Et Kouchner ne s’arrête pas là. Il a même insinué que le projet de l’union pour la Méditerranée n’a rien de politique. Il est avant tout social, puisque, a-t-il argumenté, il est destiné aux populations des pays de la région. « Nous n’avons pas l’intention de régler les problèmes politiques avec l’UPM. Ce sont des projets concrets qui sont l’émanation des pays eux-mêmes. » On appren d’ailleurs que l’Algérie a participé, ne serait-ce que sur le plan technique, à l’élaboration de la quarantaine de propositions sur lesquelles la future union pourra démarrer une fois les problèmes structurels et institutionnels réglés. Bernard Kouchner a même avancé que les deux secteurs, privé et public, vont être associés au même niveau. Mais ce qui suscite apparemment l’appréhension des Algériens est relatif au volet politique de l’union pour la Méditerranée, des informations de plus en plus insistantes, et confirmées en partie par le chef de la diplomatie française. Kouchner a même reconnu qu’il est question de confier la présidence de l’union à Hosni Moubarak, le président égyptien, en partage avec, bien entendu, Nicolas Sarkozy, du côté nord de la Méditerranée. Le chef de la diplomatie française, appuyé avec un peu plus de vigueur par son homologue algérien, a tout de même précisé que « rien n’est encore décidé » et que les responsabilités sont « changeables tous les deux ans ». Autrement dit, la présidence sera tournante, au sud comme au nord du Bassin méditerranéen.

Synthèse de Mourad, www.algerie-dz.com
D’après la Tribune