Accueil > ALGERIE > La classe politique en Algérie dans le doute

La classe politique en Algérie dans le doute

jeudi 24 mai 2007, par Rédaction

Le fort taux d’abstention aux élections législatives en Algérie traduit l’incapacité de la classe politique à rester à l’écoute des préoccupations des algériens.

La classe politique épinglée en Algérie

Le taux d’abstention qui a marqué les législatives de jeudi dernier en Algérie est une claque envoyée à la face de la classe politique algérienne dans son ensemble. Et prétendre le contraire, comme l’a fait Abdelaziz Belkhadem, jeudi, sur le plateau de l’ENTV, où il était avec Ahmed Ouyahia et Louisa Hanoune, serait une erreur gravissime de décryptage. D’autant plus gravissime qu’elle risque d’exacerber davantage la méfiance des Algériens vis-à-vis des urnes, alors que les élections locales sont dans quelques mois. D’où l’urgence de gestes politiques forts pour tenter, à tout le moins, d’infléchir d’ici le mois d’octobre, la tendance abstentionniste lourde qui s’est exprimée jeudi. Le premier de ces gestes serait une plus grande montée en première ligne du chef de l’État qui devrait se réapproprier l’initiative politique et mettre à profit sa grande popularité, comme on a pu le constater lors de sa dernière sortie à Annaba où des milliers de personnes sont venues l’accueillir, pour essayer de remettre en phase “la société virtuelle” avec “la société réelle”.

Signe que le président Bouteflika n’est pas content de son gouvernement, la confession de Jean Daniel au Quotidien d’Oran. Évoquant sa rencontre avec le chef de l’État, lors de son passage la semaine passée à Alger, le patron du Nouvel Obs dit : “J’ai trouvé, et cela est purement subjectif et purement personnel, qu’il avait envie de remuer un petit peu les énergies de l’Algérie parce qu’il me semblait comprendre que son gouvernement était en deçà de ses attentes du point de vue de la rapidité et de l’efficacité(...).” Souffrant au départ d’un déficit de légitimité avec à peine 35% des Algériens qui ont voté, cette assemblée, si elle venait à peser dans le jeu politique, pourrait retrouver aux yeux de l’opinion, qui la voue actuellement aux gémonies, une partie de son crédit. C’est là quelques mesures à caractère d’urgence, qui seront, par ailleurs, autant de signaux en direction des Algériens pour tenter de les réconcilier avec les urnes, à l’occasion des élections locales d’octobre prochain.

Synthèse de Rayane, www.algerie-dz.com
D’après Liberté