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La crise du foncier agricole en Algérie

samedi 13 mai 2006, par Bilal

Les détournements dans le foncier agricole en Algérie prennent des proportions inquiétantes selon la gendarmerie nationale qui affirme que pas moins de 8% des exploitations agricoles d’Alger sont détournées de leur vocation.

Plusieurs cités sont construites sur des terres agricoles en Algérie.

En termes de chiffres, c’est la localité de Dar el-Beïda qui détient le triste record en la matière. Les premiers résultats des investigations effectuées par les services de la Gendarmerie nationale à travers l’Algérois, depuis novembre 2005, dans le cadre de l’enquête sur le foncier agricole, révèlent que 1 270 procès-verbaux ont été transmis aux procureurs généraux des cours de Blida, d’Alger et de Boumerdès.

Sur un total de 1 486 exploitations agricoles (individuelles ou collectives), soit plus de 72 % de l’ensemble des terres agricoles du Grand-Alger (2 060), les gendarmes ont révélé que 1 615 hectares, soit 8, 25 %, ont été détournés de leur vocation initiale. Un pourcentage loin d’être « dramatique », selon les propos du colonel Taïbi Mostefa, commandant du groupement de la Gendarmerie nationale, tenus lors d’une conférence de presse, jeudi dernier à Alger. Mais cela reste tout de même inquiétant.

En Algérie, ce ne sont pas seulement les particuliers, en effet, qui sont les auteurs de ces détournements, mais aussi l’Etat, puisque l’enquête de la Gendarmerie nationale révèle, sans aucune surprise, que des mosquées, des ouvrages d’art, des ponts, des écoles ainsi que des cités d’habitation sont édifiés sur ces exploitations agricoles ! L’enquête enregistre également la construction d’usines, d’infrastructures d’intérêt public et de cités sur ces terres.

Quelles sont les principales infractions commises par les agriculteurs ? L’enquête de la gendarmerie signale, outre le détournement des terres agricoles de leur vocation, que cette corporation fait également l’objet de poursuites judiciaires pour faux et usage de faux documents officiels, constructions illicites et sans autorisation, non détention de carte d’agriculteur, vol et détournement.

Pis encore, la justice va devoir trancher sur les infractions commises par certains notaires. Ces derniers ne respectent pas les procédures de désistement, tel que prévu par les dispositions législatives et réglementaires en Algérie. Complices dans le détournement du foncier agricole, les notaires, dévoilent les premiers résultats de l’enquête, sont auteurs d’actes de transactions illégales.

Synthèse de Billal, algerie-dz.com
D’après le jeune indépendant