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La médiation de l’Algérie au Mali en question

samedi 24 mai 2008, par Kahina

Malgré l’engagement de l’Algérie en faveur de la paix au Mali, les affrontements entre l’armée malienne et la rébellion touareg se poursuivent.

L’Algérie et le Mali.

Lundi dernier, l’Algérie s’est engagée, à l’occasion de la visite du chef de la diplomatie malienne Moctar Ouane, à reprendre sa médiation, suspendue en avril, entre la rébellion touareg et le gouvernement malien. Salué officiellement à un haut niveau malien, l’engagement était suivi quelques heures après par une meurtrière attaque de la rébellion touareg contre l’armée régulière malienne à Abeibara (150 km environ au nord de Kidal), dans la région frontalière de l’Algérie. Alger pourra-t-elle dans ces conditions mener à bon port sa mission de bons offices et amener les antagonistes à discuter pacifiquement autour d’une table alors qu’on semble privilégier le langage de la poudre ? Pourtant, le jour même de l’attaque, Ibrahim Ag Bahanga, l’un des principaux chefs de la rébellion touareg, révélait avoir eu dans la matinée un entretien téléphonique sur le sujet avec Abdelkrim Gheraïeb, notre ambassadeur à Bamako. En revanche, les violents affrontements d’Abeibara n’ont pas permis à la délégation de la Ligue populaire et socialiste des tribus du Grand Sahara, dont les 29 membres proviennent de treize pays d’Afrique et du Moyen-Orient, de se rendre dans les massifs de l’Adrar pour y rencontrer Ibrahim Ag Bahanga. (Une Opinion ? Connectez-vous sur le forum algerie-dz.com pour commenter l’article : http://www.algerie-dz.com/forums)

Première du genre, la rencontre, qui se veut complémentaire et non concurrentielle des actions menées jusqu’ici pour le retour à la paix, devait se tenir dans la journée de mercredi dernier. A Kidal, la délégation a cependant eu des discussions avec les notables sur les moyens de faire taire les armes et voir comment organiser des négociations pour un retour définitif de la paix dans la région de Kidal. Bref, toute une bousculade pour aller en montagne chercher la paix auprès de quelqu’un qui dit avoir attaqué le camp militaire d’Abeibara juste pour relancer le dialogue. Un sujet qu’il a confirmé avoir soulevé avec. M. Gheraïeb après la décision d’Alger de reprendre ses bons offices. Mais il n’y a pas que la rébellion touareg à se satisfaire de la médiation algérienne puisque le chef de la diplomatie malienne s’est déplacé à Alger pour dire l’intérêt de son pays de voir l’Algérie reprendre son rôle pour aider à une solution qui en finirait avec les affrontements fratricides. Donc, les belligérants au Mali sont tous d’accord pour qu’Alger soit leur médiateur. Ce qui pousse à s’interroger sur les autres initiatives qui, parfois, ont l’air de venir comme un cheveu dans la soupe. Un excédent de médiateurs et des acteurs en surnombre seraient-ils bénéfiques pour la paix dans une région malienne de plus en plus tendue ?

Synthèse de Kahina, www.algerie-dz.com
D’après Le Jeune Indépendant