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Le Maghreb a besoin de 192 millions de dollars pour la lutte antiacridienne

mardi 14 décembre 2004, par Hassiba

Le président de la cellule de crise pour la lutte antiacridienne et secrétaire général auprès du ministère de l’Agriculture a soutenu, dans une conférence de presse qu’il a animée en son siège, que les essaims de criquets apparus le week-end dernier à Ouargla et, quelques jours auparavant, à El Oued ne sont, en fait, que des populations égarées qui n’ont eu aucun impact sur la végétation de ces deux localités.

Le responsable a également annoncé lors de son intervention que les experts de la FAO sur la question ont estimé, dans leur dernier rapport, à 192 millions de dollars les besoins de la lutte antiacridienne dans les pays du Maghreb.

L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), par la voix de son premier responsable, se dit prête à participer à hauteur de 4 millions de dollars, les pays du Maghreb devant faire appel au fonds de leur Trésor public pour réunir 100 millions de dollars. Pour le reste, les bailleurs de fonds seront sollicités. Dès lors, une question s’impose : les pays du Maghreb vont-ils être en mesure de réunir les 100 millions de dollars nécessaires pour mener à bien la lutte contre le fléau ? Si ce sera facile pour certains, ce ne sera pas le cas pour d’autres.

Par ailleurs, à l’occasion de cette conférence de presse, le président de la cellule de crise, assisté du responsable du poste de commandement central, a fait lecture du rapport sur la situation acridienne arrêtée à la date du 13 décembre 2004. Rapport qui indique que 1 009 000 hectares infectés ont été traités durant la phase automnale 2004 selon le rythme d’intervention mensuel suivant : 145 000 h en octobre (4 600 h par jour) ; 677 000 h en novembre (22 500 h/j) et 187 000 h en décembre (15 250 h/j). Ces opérations d’intervention ont eu lieu sur les 1er (42%), 2e (32%) et 3e fronts (26%, dont 20% à Tlemcen et Sidi Bel Abbès).

Au sujet des moyens de traitement, le secrétaire général a indiqué qu’ils ont été de 71% par voie terrestre et de 29% par voie aérienne exécutée par 44 aéronefs. En ce qui concerne la situation qui prévaut en cette période automnale dans la région occidentale de l’Afrique, le rapport avance 6,7 millions d’hectares infestés, dont 5,1 millions traités (1,8 million au Maroc), la superficie restante, soit 1,6 million d’hectares, est envahie par des ailés matures en phase de reproduction, localisés dans le nord de la Mauritanie. Zone considérée « comme la plus dangereuse », a souligné le président de la cellule de crise. « Car, c’est de cette zone que les millions de larves, une fois écloses, vont chercher à se nourrir.

Faute de végétation importante dans cette contrée de la Mauritanie, elles emprunteront des couloirs qui leur sont innés et qui les mèneront vers le sud-ouest de l’Algérie et même plus au nord », a indiqué ce responsable. Toujours selon ce dernier, tous les moyens de lutte convergent vers cette zone pour empêcher les criquets de suivre leur cycle biologique et, par là même, réduire le risque d’invasion. « Car si c’était le cas, le pays pourrait connaître, en termes de désastre sur les cultures, d’importantes pertes ». Ce responsable a tenu aussi à rappeler que le gros de l’intervention de traitement doit se faire ces jours-ci et ce n’est qu’en février-mars que l’on saura si le danger est écarté suite au traitement efficace et à la mobilisation de toutes les équipes d’intervention. Et de souligner enfin : « Tout va reposer sur la prospection, car tout se détermine à partir de ce stade de lutte. » Rappelons que le secrétaire général a donné rendez-vous à la presse dans 15 jours pour les informer de l’évolution de la situation acridienne.

Par Ziad Abdelhadi, La Tribune