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Le Québec va sélectionner plus de 9.000 candidats maghrébins à l’immigration

samedi 16 avril 2005, par Stanislas

Le Québec, la province francophone du Canada, compte sélectionner entre 9.300 et 9.600 nouveaux immigrants issus d’Afrique du Nord dans le cadre de son Plan annuel d’immigration 2005.

Les cinq pays du Maghreb constituent un vivier pour cette province canadienne, dont la devise reconnue, « L’Immigration, une force vive pour le Québec », relève le caractère stratégique de cette politique.

L’annonce en a été faite lors d’une rencontre d’information et d’échanges, mardi, entre les représentants du ministère des Relations internationales du Québec et ceux des missions diplomatiques et consulaires des cinq pays du Maghreb, Algérie, Maroc, Tunisie, Libye et Mauritanie. Ce plan annuel suit les orientations définies pour la période 2005-2007.

Il s’agit principalement d’assurer une progression des volumes d’immigration afin qu’ils atteignent les 48.000 admissions en 2007, d’augmenter le nombre et la proportion de jeunes personnes actives et de jeunes familles et d’assurer une progression du nombre de travailleurs sélectionnés dans ce cadre. Ainsi que le maintien du minima de 50% des personnes immigrantes connaissant le français.

Le Québec, qui espère atteindre un nombre total d’immigrants pour cette année variant entre 44.000 et 46.500 personnes, maintient la proportion des immigrants connaissant le français au moment de leur admission à 54%. Et ce en raison de la faible proportion démographique du Québec et de la volonté des responsables de la province de perpétuer l’usage de la langue française en Amérique du Nord.

Outre ses qualifications, c’est dans ce registre principalement que se caractérise l’immigration issue du Maghreb. Elle s’inscrit également dans une vision profondément politique, pour bon nombre de spécialistes, celle d’augmenter le nombre de Québécois réfractaires à une séparation éventuelle de la province francophone du Canada. L’ensemble des admissions prévues pour l’année 2005 se répartit, selon le continent d’origine, à 22% pour l’Afrique, 27% pour l’Amérique, 27% pour l’Asie et 24% pour l’Europe.

Cette réunion a permis une présentation des grandes lignes des politiques d’immigration au Québec, un échange sur le processus de sélection des candidats maghrébins et leur information sur le pays d’accueil. Ainsi que sur les problèmes que rencontrent les nouveaux immigrants, notamment concernant leur intégration au sein des entreprises québécoises. Les responsables de part et d’autre ont évoqué la problématique de l’évaluation et de la reconnaissance des compétences et diplômes acquis dans le pays d’origine, ainsi que l’accès à des professions et métiers réglementés par différents ordres de la province.

Cette problématique concerne un grand nombre de potentiels immigrants issus d’Afrique du Nord qui se retrouvent à exercer des métiers pour lesquels ils sont la plupart du temps surqualifiés en raison de la non-reconnaissance et la non-validation de leurs acquis universitaires ou professionnels. Les responsables maghrébins ont surtout axé leurs interventions sur ce problème. Ils relèvent la nécessité pour les services de l’immigration québécois de véhiculer la « juste information » sur la réalité du pays d’accueil, en termes notamment de contraintes dressées par les professions réglementées et les ordres professionnels du Québec.

Le gouvernement québécois avait initié un travail en ce sens. Un groupe de travail a remis en mars dernier à la ministre de l’Immigration et des Communautés culturelles, Mme Lise Thériault, un rapport sur « les personnes immigrantes formées à l’étranger et l’accès aux professions et métiers réglementés ». Celui-ci fait état des difficultés auxquelles se heurtent les immigrants pour faire reconnaître leur formation et leur expérience par les organismes québécois de réglementation. Les recommandations de ce rapport sont actuellement examinées par une équipe réunissant des membres de l’Office des professions, des dirigeants d’ordres professionnels, d’institutions d’enseignement et des représentants des communautés culturelles, avec l’objectif d’élaborer un rapport, qui sera rendu public en octobre prochain, sur les mesures à adopter afin que « le Québec puisse réussir l’intégration de ses immigrants au marché du travail ».

Le Québec déploie actuellement des efforts pour mettre à la portée de tous les candidats potentiels une information adéquate sur le processus de sélection. Les services d’immigration de la province ont consacré une page Web spécifique sur le site du ministère de l’immigration aux candidats issus du Maghreb.

Ce site offre la possibilité d’effectuer les démarches nécessaires directement auprès des premiers concernés. Il permet également aux candidats potentiels de savoir s’ils répondent aux exigences et critères de sélection du gouvernement du Québec à travers un test virtuel ainsi que sur les démarches requises pour l’obtention du Certificat de sélection du Québec.

Il est une étape préliminaire à la demande de visa pour une résidence permanente. Les responsables québécois ont mis l’accent sur l’inutilité de recourir aux services d’un consultant en immigration. D’autant, ont-ils précisé, que le ministère traite toutes les demandes qui lui sont soumises de la même façon et qu’aucun traitement prioritaire ou particulier n’est accordé à un dossier d’un requérant qui retient les services d’un intermédiaire en immigration,. Cet avertissement est clairement affiché sur le site Web des services de l’immigration. Bon nombre de candidats à l’immigration au Québec et au Canada ont recouru, sans succès et parfois contre de très fortes sommes, aux services de consultants. La précision québécoise intervient à ce niveau.

Par Samar Smati, quotidien-oran.com