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Le trafic d’armes en Algérie

samedi 5 mai 2007, par Bilal

La montée de la criminalité et du trafic d’armes en Algérie imposent une intensification de la lutte contre les réseaux criminels qui sévissent dans le pays.

La plaque tournante du trafic d’armes en Algérie

Mercredi dernier en début d’après-midi, les services de sécurité ont réussi à neutraliser, selon des sources bien au fait de cette affaire, une personne au quartier Safsaf à Annaba au moment où elle s’apprêtait à écouler deux armes de poing qui s’avérèrent de fabrication artisanale. La personne arrêtée, âgée d’une trentaine d’années, après interrogatoire avoua qu’elle résidait à Aïn M’lila dans la wilaya d’Oum El-Bouaghi où elle disposait d’un atelier de fabrication d’armes artisanales. Cette même personne déclara également aux enquêteurs qu’elle avait déjà écoulé, dans les wilayas de l’est de l’Algérie dont Annaba, Constantine, Souk Ahras et Guelma, près de 70 armes de poing fabriquées dans l’atelier qui se trouve à Aïn M’lila. L’enquête est en train de se poursuivre dans cette ville et selon nos sources, cette affaire ne se réduit pas à cette seule arrestation. Nous apprenons que la personne en question à été présentée au procureur de la République de Annaba qui l’a placée sous mandat de dépôt.

Par ailleurs, nous apprenons d’autres sources que dans la ville de Aïn M’lila, les services de sécurité viennent de mettre fin aux activités de commerce d’armes. Nous croyons savoir que six personnes toutes originaires de Aïn M’lila ont été arrêtées dans le cadre de cette affaire. Nos sources indiquent que les services de sécurité ont réussi à l’issue de l’enquête qu’ils ont menée à mettre la main sur 4 armes de type PA et 5 carabines à plomb munies de lunette. Y a-t-il un lien entre ces deux affaires ? A priori non. Puisque les armes saisies à Aïn M’lila ne sont pas de fabrication artisanale et sont vraisemblablement le fruit de contrebande à partir, nous disent nos sources, de la Tunisie ou la Libye. Sur ce chapitre, les mêmes sources nous apprennent que le phénomène de contrebande d’armes est en train de prendre des proportions assez alarmantes particulièrement dans la wilaya de Tébessa frontalière de la Tunisie, dans la wilaya de Batna particulièrement la ville de Barika et la wilaya d’Oum El-Bouaghi où l’activité de commerce d’armes est concentrée dans les communes de Aïn Fakroun et Aïn M’lila. Ces wilayas, rappelons-le, s’étaient illustrées durant les années du terrorisme comme une véritable plaque tournante pourvoyeuse des groupes armées. Mais là, il s’agissait surtout d’armes de poings.

Aujourd’hui, la contrebande en tout genre qui constitue une grande part du marché informel qui nourrit l’Est algérien s’est enhardi depuis ces dernières années, pour investir le créneau particulier des armes de chasse. En ce sens, nous saurons que la wilaya de Batna s’illustre par ses traditions festives à coups de baroud tout autant que les wilayas de Khenchela et d’Oum El-Bouaghi. Et ce n’est donc pas un hasard si la plus grande concentration de fabrication artisanale d’armes de chasse destinées surtout pour les fêtes se trouve nous dit-on à Barika dont la réputation n’est plus à faire sur ce registre. Des sources nous parlent de la localité de Ouled Slem dans la wilaya de Batna réputée dans les milieux informels pour la qualité des armes artisanales qu’elle fabrique. Mais la palme revient indéniablement à la localité de Aïn M’lila où les services de sécurité ont mis au jour, ces deux dernières années, plus d’une dizaine d’affaires et l’on parle volontiers de plusieurs centaines d’armes, de tonnes de poudres et de dizaines de milliers de cartouches. Car, le trafic d’armes, au début l’apanage de petits trabendistes qui traversent les frontières et avec deux ou trois armes bien dissimulées dans des caches des voitures de tourisme, s’est trouvé entre les mains de gros pontes qui n’hésitent pas à les introduire à coups de containers.

Synthèse de Billal, www.algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran